Ce n'est pas un secret de Polichinelle, la gestion dans notre pays a souvent péché par un manque de prospective ou de prévisions pour certains domaines importants de l'activité sociale et économique. «La gestion du secteur économique, l'évolution de l'école algérienne et la gestion de la dette extérieure sont de ceux-là», avancent des consultants nationaux. Une déficience dont, semble-t-il, il sera remédié après l'entrée en exercice du Commissariat général à la planification et à la prospective (CCPP). C'est ce qu'a souligné dans son exposé Karim Djoudi, ministre des Finances, lors de son audition par le président de la République pour présenter l'état des lieux de son secteur. A cette occasion, il s'est prononcé sur les évolutions induites par la relance de la planification et de la prospective. Et de citer la réalisation, au cours du premier semestre 2008, du recensement général décennal de la population et de l'habitat dont les résultats seront disponibles dans les prochaines semaines. Toujours dans ce contexte, M. Djoudi a évoqué la nomination du commissaire général à la planification et à la prospective en juillet 2008, suivie de l'installation en août dernier du Conseil national des statistiques, après que l'Office national des statistiques eut pris possession de son nouveau siège. Et de renseigner que le CGPP va désormais s'atteler à l'organisation et au renforcement des structures de l'Office national des statistiques (ONS), au lancement du programme national des travaux statistiques, à l'établissement du schéma directeur pour la cohérence des décisions économiques nationales, à l'évaluation du programme d'équipement réalisé durant la dernière décennie pour éclairer les perspectives en la matière et, enfin, à l'organisation de la formation en prospective. Il y a lieu de rappeler que la réhabilitation de la planification dans la conduite du développement national était devenue une nécessité et les pouvoirs publics en ont fait une priorité car le CGPP aura un rôle central à jouer dans la préparation du prochain plan quinquennal 2009/2014. On sait que les stratégies de développement peuvent être élaborées dès lors qu'on a eu une vue d'ensemble à moyen et à long terme, une condition sin qua non pour éviter de tomber dans l'improvisation, laquelle a été la source de nombreuses crises. On sait aussi que le manque de prospective ou de prévisions a causé beaucoup de dégâts au pays. Z. A.