La mise en œuvre du nouveau système d'enseignement universitaire (licence-master-doctorat-LMD) est derrière la crise «majeure» qui secoue l'Université algérienne, a estimé hier à Alger la secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Mme Louisa Hanoune. Intervenant à l'ouverture des travaux de la section estudiantine de l'organisation de la jeunesse du PT, consacrée à la situation de l'université, Mme Hanoune a souligné que «la mise en œuvre du LMD a ouvert les portes à la crise majeure qui secoue actuellement l'Université algérienne». «Ce nouveau système, décidé à la faveur de la loi de 2008, introduit dans le sillage du plan d'ajustement structurel et l'accord d'association avec l'Union européenne (UE), ouvrira les portes aux multinationales pour décider et dicter les diplômes universitaires en Algérie», selon elle. Pour Mme Hanoune, le système LMD appliqué aujourd'hui à 50%, constitue un «danger» pour l'avenir de l'Université algérienne, rappelant que l'ancien ministre de l'Enseignement supérieur, le défunt Mohamed Seddik Benyahia, l'avait introduit pour une courte durée, «avant qu'il ne revienne au système classique». Mme Hanoune, qui a relevé la «volonté de l'Etat de ne pas se désengager de l'Université algérienne», a qualifié toutefois de «paradoxale» l'option du ministère de l'Enseignement supérieur d'«imposer le système LMD qui ouvre les portes à l'université privée». Elle a préconisé, en outre, le maintien du système classique à côté du système LMD, dans une cohabitation, a-t-elle dit, qui finira par l'adoption du système le plus performant. C'est ce qui l'a amené à réfuter l'idée proposée lors de la conférence nationale de l'enseignement supérieur, au cours de laquelle les participants avaient appelé à une cohabitation des deux systèmes «jusqu'à l'extinction naturelle du système classique». Même si la grève estudiantine, prévue pour le 12 du mois en cours, «est politique», a estimé Mme Hanoune, il n'empêche pour elle que «les étudiants exigent, à travers leur action, la rupture avec les effets induits par le plan d'ajustement structurel». «La loi de 2008, ayant introduit le système LMD, comporte en elle, aussi, une orientation politique, pour intégrer l'université algérienne dans la globalisation et la mondialisation», a-t-elle argué. Tout en appuyant la récente déclaration du Premier ministre, M. Ahmed Ouyahia, sur une nouvelle série de mesures économiques et sociales, elle a souligné néanmoins que «les mouvements sociaux en Algérie sont aussi porteurs d'une dimension politique». Mme Hanoune est revenue sur la proposition d'une assemblée constituante, estimant à ce sujet que «l'Assemblée nationale actuelle n'est pas habilitée à abriter une révision de la Constitution».