La porte-parole du parti a accusé le ministre de l'Enseignement supérieur d'être derrière cette saignée. La secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, a dressé, hier, un bilan alarmant de la situation universitaire. Intervenant à l'ouverture de la réunion de la coordination nationale de l'organisation des jeunes du parti, elle a accusé le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique d'être derrière la fuite des enseignants. «Aucun engagement de sa part vis-à-vis des enseignants n'a été respecté, que ce soit en matière d'augmentation de salaires ou de statut particulier», lancera Mme Hanoune en qualifiant la situation socioprofessionnelle des enseignants de dramatique. Chose qui a, selon elle, contribué à faire fuir, chaque année, un nombre important de ces derniers à l'étranger. A ce propos, elle avancera le chiffre de 500 enseignants universitaires ayant quitté le pays cette année pour les mêmes raisons. Pourtant, a-t-elle poursuivi, l'université enregistre un déficit de 25.000 encadreurs. Louisa Hanoune a dénoncé, également, le licenciement de quatre enseignants universitaires pour avoir procédé à des vacations aux lycées. «C'est interdit par la loi, mais les raisons qui les ont poussés à faire cette vacation justifient largement leur acte», a-t-elle souligné en s'interrogeant «qui est derrière la clochardisation de l'université?» Sur la situation des étudiants, le PT soutient la contestation de ces derniers contre le système du LMD (licence, master-doctorat). Selon Louisa Hanoune, ce système nous a été imposé par l'Union européenne alors que la France et la Belgique l'ont rejeté car il remet en cause la valeur des diplômes. Le LMD, depuis son application, a permis la sortie de 1000 diplômés de licences qui ont du mal, selon Louisa Hanoune, à trouver un emploi car elles ne correspondent pas aux besoins du marché. «Le système est dangereux, il faut l'arrêter et le retirer», lancera-t-elle. Evoquant le problème du chômage, la secrétaire générale du PT considère que les statistiques avancées par le ministre de l'Emploi sont irréelles. Elle a argumenté ses propos par le fait que le taux de suicide des jeunes est en hausse, et leur tentative de fuir le pays pour l'étranger demeure importante. Le même constat a été établi concernant le projet des 100 locaux par commune qui a du mal à démarrer et qui ne peut en aucun cas régler le problème du chômage. Louisa Hanoune propose, dans ce cas, de réfléchir à réunir un tribunal international pour juger les responsables du drame de la jeunesse. Sur un autre volet et interrogée sur le nouveau découpage administratif, Louisa Hanoune a affirmé le soutien de son parti à ce projet. Pour elle, l'augmentation du nombre de wilayas et de communes permettra de rapprocher les citoyens de l'administration et de faciliter la réalisation des projets. Elle a appelé à ce sujet, à l'accélération de ce dispositif. Très attendu, le nouveau découpage administratif de l'Algérie se dessine. Les wilayas déléguées, dont le projet de loi sera soumis prochainement au conseil de gouvernement, auront à assumer les tâches administratives dignes d'une wilaya, en attendant la mise en place de toutes les commodités et infrastructures administratives nécessaires pour ce transfert.