Photo : S. Zoheïr Par Smaïl Boughazi Le ministère de l'Industrie, de la PME et de la Promotion de l'investissement compte revoir la loi d'orientation sur la promotion de la PME n° 01-18 afin d'actualiser ses dispositions et d'intégrer les très petites entreprises (TPE). C'est ce qu'a affirmé, hier, Brahiti Lamouri, directeur général de la PME au ministère de l'Industrie, qui s'exprimait en marge d'une conférence internationale sur la micro-finance. Il a expliqué que 94% des entreprises en Algérie sont des TPE et sont exclues des différents dispositifs de financement. La révision du cadre législatif permettra, selon lui, aux pouvoirs publics de mettre en place de nouveaux produits financiers capables d'accompagner cette catégorie d'entreprises. Il a également indiqué que le nombre des PME a atteint 618 515 à fin 2010, en hausse de 28 000 par rapport à 2009. 7 900 PME ont cessé leur activité durant la même période, a-t-il révélé. Le secrétaire général du ministère, M. Abderrazak Henni, abondant dans le même sens, a affirmé lors d'un point de presse qu'une stratégie visant le développement de ce créneau est «en maturation» au niveau du ministère. «Les recommandations de la conférence internationale sur la micro-finance contribueront à l'enrichissement d'une stratégie nationale», a-t-il poursuivi. Dans son message aux participants, le ministre de l'Industrie, M. Benmeradi, a indiqué que la micro-finance est un outil de lutte contre l'exclusion sociale et économique car elle encourage le développement des professions libérales et appuie la création des TPE. Le ministre regrette, cependant, le faible développement que connaît ce créneau, estimant que le pays possède déjà une modeste expérience dans le domaine de la micro-finance grâce à la mise en œuvre, dès 2003, d'un dispositif de microcrédit qui pourrait être assimilé à ce type de financement. Ce dispositif, géré par l'Agence nationale de gestion du microcrédit (Angem), vise au financement de la création d'activités et/ou le financement d'activités à domicile, pour favoriser les artisans et l'auto-emploi, notamment des femmes et des jeunes, a-t-il dit. Le ministre a également mis l'accent sur les recommandations de cette rencontre afin de développer davantage la micro-finance en s'inspirant de l'expérience de certains pays. S'agissant du développement de la population des PME, il a fait savoir que celles-ci emploient actuellement 1,6 million de travailleurs et représentent 94% du tissu national des entreprises, 52% du total de la production du secteur privé hors hydrocarbures et près de 35% de la valeur ajoutée de l'économie algérienne. Pour sa part, la ministre conseillère à l'ambassade d'Allemagne à Alger, Mme Monika Iwersen, a tenu à afficher la disponibilité de son pays à mettre son expérience dans le domaine de la micro-finance et de la création des PME et TPE au service de l'Algérie, estimant que la coopération engagée entre les deux pays en matière de PME commence à donner de «bons résultats». Cette conférence internationale regroupe plus de 150 experts issus des pays du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord (Mena) et représentants d'institutions publiques, d'établissements financiers et d'associations professionnelles. Les participants devraient s'intéresser durant les ateliers à «l'identification des moyens nécessaires à l'introduction en Algérie de la micro-finance en tant qu'instrument complémentaire pour le financement des PME», «les bonnes pratiques dans le domaine de la micro-finance et les meilleures méthodes pour son introduction», ainsi que le «cadre général et légal de la micro-finance, son organisation et son introduction pour financer des projets».