97% des entreprises sont de toutes petites entreprises (TPE) qui n'accèdent pas aux crédits bancaires classiques, a relevé hier à Alger Ammouri Brahiti, directeur général de la PME au ministère de l'Industrie, de la PME et de la Promotion de l'investissement. Ces TPE comptent moins de dix travailleurs, a-t-il précisé, lors d'une conférence de presse tenue en marge de la conférence internationale sur la microfinance, organisée conjointement avec la Coopération allemande au développement en Algérie (GIZ). Le taux de mortalité de ces entreprises est élevé, a-t-il alerté, précisant que sur les 43 000 sociétés créées en 2010, 7900 ont cessé leurs activités. Mais ces TPE se régénèrent rapidement, notamment dans le secteur du BTPH. Actuellement, l'Algérie compte 618 000 PME dans les différentes branches, a-t-il ajouté. Malgré l'existence de dispositifs de financements, assurés notamment par l'Agence nationale de gestion, le financement des TPE accuse un énorme déficit, a relevé de son côté Abderazak Hani, secrétaire général du ministère de l'Industrie. L'Agence nationale de gestion du micro-crédit (Angem) a montré ses limites, a-t-il reconnu, jugeant qu'il est temps de développer cette agence. Face à cette contrainte de financement, le ministère de l'Industrie proposerait de modifier la loi n° 01-18 du 12 décembre portant orientation sur la promotion de la PME pour la mettre à niveau et améliorer l'accès des micro- entreprises aux crédits, a annoncé M. Brahiti, précisant qu'après dix ans de sa mise en application, la loi actuelle n'a fait l'objet que de 56 textes d'application. Un groupe de travail intersectoriel est à pied d'œuvre pour actualiser cette loi, qui prévoit une nouvelle définition de la PME, afin de placer la TPE au cœur du développement économique de l'Algérie. «Nous voulons créer un service de financement innovant et durable au profit des TPE», a-t-il plaidé. La modification de la loi s'appuyant sur l'assistance de la GIZ, le ministère de l'Industrie envisage de développer un dispositif de financement durable et assurer, par la même, un accompagnement aux micro-entreprises. Les sociétés concernées par les nouveaux financements sont celles qui étaient auparavant exclues de financements bancaires, notamment pour des raisons d'absence de garanties exigées par les banques. Sur la base des propositions, qui sanctionneront les travaux de la conférence sur la micro-finance, qui se poursuivront jusqu'à demain, le ministère élaborera une stratégie de financement. Outre l'assistance de la GIZ, le ministère associera les associations professionnelles, le ministère de la Formation professionnelle et l'Agence nationale de la PME, notamment pour enrichir les propositions. A travers la nouvelle stratégie, M. Hani s'attend à ce que certaines entreprises activant dans l'informel pourront basculer vers le formel. Pour sa part, M. Brahiti a souhaité l'émergence d'un tissu de TPE créatrices de richesses et de valeur ajoutée. Durant les trois jours de la conférence, il est question de s'inspirer des meilleures pratiques dans le domaine de la microfinance dans les pays du pourtour méditerranéen ayant des similitudes avec le contexte algérien. Les expériences du Maroc, du Liban, de la Belgique seront présentées à cette occasion.