Les athlètes algériens détenteurs de records africains ou arabes seniors et juniors ou ceux qui se sont adjugés les titres olympiques, se font rares. Seules les sélections nationales de handisport détiennent encore les records africain, arabe et mondial. Les athlètes algériens, à l'image de Mohamed Allek, figurent encore dans la tablette des records du monde. Ils sont aussi les seuls à figurer dans le Top 10 mondial.Derrière ces athlètes, le fossé ne cesse de se creuser avec le reste de nos représentants des autres disciplines et autres catégories à l'image du judo, de la boxe, de l'athlétisme, du basket-ball et du volley-ball qui marquent le pas.Seules donc les sélections de handisport, pourtant privées de gros moyens, demeurent performantes au niveau mondial. Pour rappel, lors des Championnats du monde de Christchurch (Nouvelle-Zélande), au mois de janvier dernier, la sélection algérienne handisport d'athlétisme a terminé à la 10e place avec un total de 21 médailles sur 47 pays classés. Les trois dernières consécrations algériennes (1 or, 1 argent et 1 bronze), lors de ces mondiaux, ont été l'œuvre, respectivement, de Saïfi Nassima (disque), Hamdi Sofiane (400 m) et Nadia Medjmedj (disque). La lanceuse Nassima Saïfi (F57/58) est montée sur la plus haute marche du podium avec un jet de 40,99 m, améliorant le record du monde de la classe F58 qu'elle détient depuis 2008. Sa coéquipière Medjmedj a pris le bronze avec 29,60 m, alors que l'argent est revenu à la Bulgare Eneva Stela (39,84 m).«Après la désillusion des paralympiques de Pékin en 2008, je me suis lancé le pari de rebondir lors des Championnats du monde de Nouvelle-Zélande. J'ai cru en mes chances jusqu'au bout, et je fus récompensée comme je le souhaitais», a déclaré Saïfi après son sacre. L'avant-dernière journée de ces mondiaux a permis à Hamdi Sofiane d'ajouter à l'Algérie une autre médaille d'argent au 400 m (T37) qu'il a couru en 52,85, devancé par le Russe Kaparov Roman (52,71), mais devant le Sud-Africain Van Der Merwe Fanie, qui a pris le bronze en 53,99.Les derniers athlètes algériens ayant concouru lors de cette journée se sont contentés de places honorables, à l'image de Samir Belhouchet, 4e au javelot (F13) avec un jet de 57,64 m. Le titre mondial est revenu au Chinois Zhu Penkai (61,90 m).A la longueur, Bentria Firas (F11) s'est également classé 4e avec un saut de 5,86 m réalisé au premier essai. La médaille d'or du concours a été remportée par le Chinois Li Duan (6,25 m).Par contre, Allel Boukhalfa s'est classé à la 6e position avec, néanmoins, un très bon chrono de 1:00.55 en finale du 400 m (T35/36, jumelés). Au tableau final des Championnats du monde de Christchurch, l'Algérie avait terminé à la 10e position avec un total de 21 médailles (8 en or, 6 en argent et 7 en bronze), améliorant la moisson récoltée lors des derniers mondiaux à Assen (Pays-Bas en 2006), où l'Algérie avait remporté 15 médailles (5 or, 6 argent et 4 bronze), avec 22 athlètes.«On ne peut qu'être satisfait de cette performance unique dans les annales du handisport algérien (athlétisme). Je suis fier de nos athlètes que je félicite au passage ainsi que leur encadrements qui se sont beaucoup sacrifiés pour arriver à ce résultat, pas du tout facile à atteindre», a déclaré le président de la Fédération algérienne de handisport (FAH), M. Sid Ahmed El-Asr.De son côté, le directeur technique national (DTN), M. Mouloud Debiane, n'a pas caché sa joie après ces performances. «Cette moisson nous comble et nous sommes satisfaits de la bonne intégration des jeunes athlètes dont c'était le premier mondial. Nous nous félicitons également des performances personnelles et des records du monde réalisés par nos athlètes. Maintenant, il faut savoir se maintenir à ce niveau et surtout travailler pour l'améliorer», a-t-il indiqué. «Notre premier objectif était l'amélioration des résultats enregistrés au dernier mondial, qui n'était pas facile à réaliser car nous avons engagé à Christchurch plusieurs nouveaux athlètes. Dieu merci, ils nous ont donné pleine satisfaction», a notamment souligné le DTN.Au plan africain, l'Algérie a été devancée par l'Afrique du Sud (7e) avec un total de 25 médailles (9 or, 7 argent et 9 bronze), alors que sur le plan arabe, notre sélection s'est placée à la première place devant, notamment, la Tunisie, (12e) avec 19 médailles (8 or, 6 argent et 5 bronze), le Maroc (21e) (2 or, 3 argent, 4 bronze) et l'Egypte (23e) (2 or, 2 argent, 1 bronze). Jeux paralympiques 2008 : Lamri et Mouloud Noura entrent dans l'histoire Les judokas algériens, Sid-Ali Lamri (-66 kg) et Mouloud Noura (-60 kg) se sont adjugé les titres olympiques de leurs catégories, à Pékin à l'occasion des 13es Jeux paralympiques. Les deux représentants algériens se sont illustrés de fort belle manière en arrachant le titre suprême devant de solides adversaires. Noura, premier à entrer en jeu, a eu comme adversaire le Japonais Hirose, champion du monde en titre et l'un des favoris pour le sacre final.Après un début très difficile où il était mené au score, l'Algérien a mis du temps pour se ressaisir puisqu'il a attendu les 30 dernières secondes pour mettre un ippon propre à son adversaire qui n'en revenait pas. Ce rude combat a permis à Noura de prendre les choses en main pour la suite. Le représentant algérien ne se découvre qu'une fois le premier tir réussi, rien ne pouvait l'arrêter par la suite. C'est sa façon de combattre. La preuve est que Mouloud Noura n'a fait qu'une bouchée de ses adversaires suivants qu'il a éliminés par ippon. Cette médaille olympique, la première dans sa carrière, récompense une année de souffrances sur tous les plans et est le fruit d'un dur labeur. Pour Sid-Ali Lamri, le sacre final n'était pas facile à se dessiner. Après avoir été exempté du premier tour, Lamri a rencontré en quart de finale l'Azerbaïdjanais Alishovi qu'il a battu avec deux schidos. Une entame de la compétition qui mettra davantage en confiance les judokas algériens pour la suite de la competition. En quarts de finale, Lamri a rencontré l'Iranien Andar Golmohammadi, vainqueur au premier tour par ippon de l'Azerbaïdjanais Karpeniuk. L'Algérien a remporté le combat par «mobilisation», ce qui lui ouvrit le chemin de la finale contre une vieille connaissance, le Japonais Fujimoto Hantei-Gachi. Cette finale, nullement appréhendée par Sid-Ali Lamri, a tenu toutes ses promesses, puisqu'elle opposait deux des meilleurs judokas de la catégorie (-66 kg). Les cinq minutes du temps réglementaire n'ont pas suffi pour départager les deux judokas, contraints d'aller aux temps additionnels appelés communément en judo «la mort subite». Le représentant algérien, supérieur physiquement, a eu le dernier mot en forçant son adversaire à se rendre à l'évidence et à abandonner après un étranglement sur le tatami, permettant à l'Algérie de remporter sa seconde médaille d'or en une seule journée, une première dans l'histoire du handisport algérien.Pour les autres sélections dont la double échéance des Jeux arabes et africains 2011 pointe à l'horizon, les places seront chères et les podiums encore plus difficiles à atteindre pour nos internationaux. A. L.