De notre correspondant à Tizi Ouzou Lakhdar Siad Les guichets des APC de la wilaya de Tizi Ouzou ulcèrent les usagers qui se plaignent régulièrement de la qualité des services dispensés à longueur d'année par des personnels souvent non qualifiés et très peu volontaires. Les bureaux des communes sont un véritable goulet d'étranglement pour les habitants. Sans compter les grèves à répétition que connaissent certaines communes telles que celle du chef-lieu de wilaya de Tizi Ouzou sans pourtant inquiéter outre mesure l'administration locale qui donne l'air d'observer de loin les souffrances des administrés. Et l'informatisation et la numérisation annoncées des services des collectivités locales se font toujours attendre au grand dam des habitants de la wilaya de Tizi Ouzou qui doivent prendre leur mal en patience au risque de tomber dans les scènes de violence qui ont fait leur apparition ces dernières années au niveau des APC. Les communes symbolisent la bureaucratie en Algérie en raison des lenteurs dans l'établissement d'un simple document état civil, de la médiocrité des documents remis aux demandeurs, de pratiques de passe-droit suivies souvent par des demandes directes ou insidieuses de pots-de-vin pour jouir d'un certificat de résidence ou d'un extrait de naissance, etc. Les mesures prises au début de l'année 2010 relatives aux dossiers de passeport et de la carte d'identité biométriques sont l'exemple le plus frappant de ces incohérences qui dominent les décisions des responsables au plus haut niveau de l'Etat, quand on sait que ces mesures sont venues aggraver la situation déjà insupportable dans les APC alors que les usagers demandaient et attendaient un assouplissement des pièces d'état civil dan la confection des dossiers administratifs et plus de célérité dan leur délivrance. Des vidéos de bousculades inimaginables, des files d'attente interminables et désorganisées, des disputes et bagarres entre agents de sécurité et usagers, des violences verbales et physiques qui surviennent dans les locaux des APC du pays ont fait le tour du monde sur Internet. Ces images qui doivent choquer les moins insensibles des responsables des collectivités ont produit l'effet inverse quand la population a vu dans les nouvelles mesures prises une autre «escalade bureaucratique» dans le labyrinthe politico-administratif qui empêche tout avancement digne d'une administration qui voudrait rendre service à ses administrés et les rapprocher de ses différents bureaux et interlocuteurs. Les informations avérées ou supposées être vérifiables de corruption et de passe-droit qui pèsent sur les cadres des APC se sont en effet amplifiées et les contre-attaques des désignés coupables devenues vaines au fil des scandales à répétition qui secouent les bureaux d'état civil à Tizi Ouzou. Falsification de documents de première importance tels que le livret de famille pour des mariages blancs, délivrance d'extraits de naissance et autres papiers à l'effet d'acquérir une nationalité étrangère, de faux certificats de résidence pour les besoins d'une demande de logement ou autre, des certificats de vie pour des personnes décédées pour que les «héritiers» puissent continuer à bénéficier d'une rente en devises… sont des délits qui sont légion dans les tribunaux de la wilaya de Tizi Ouzou. De façon générale, le besoin en documents conduit incidemment ou volontairement à des recours contraires à la loi. Rectifier un nom ou un prénom mal transcrit, une date de naissance, un passage illisible ou raturée sur les registres d'état civil ou sur le livret de famille, corriger des erreurs dans la traduction de données de l'arabe au français sont des opérations mises à profit par des employés véreux pour arrondir leurs fins de mois. Si des chefs de service évoquent des arguments valides pour justifier cet état de fait comme le recrutement abusif d'agents d'état civil sans qualification dans le cadre du filet social, les conditions d'insécurité qui règnent sur les lieux de travail, les agressions verbales et physiques, il n'en demeure pas moins que beaucoup d'efforts et de savoir-faire sont exigés de leur part.