De notre correspondant à Tizi Ouzou Lakhdar Siad Ajoutant à l'anarchie et à la pagaille générale qui sont devenues les maîtres des lieux depuis des années, la violence a fait son entrée par la grande porte à l'APC de Tizi Ouzou (chef-lieu de wilaya). Depuis deux jours consécutifs, des scènes de violence mettant aux prises des agents de l'APC, des élus avec des groupes de jeunes ont lieu devant des usagers inquiets et sans recours, alors qu'un collectif des travailleurs a réussi à paralyser tous les services de cette APC réputée la plus désorganisée de la région de Kabylie, notamment depuis le début des années 2000. Hier, aucun service n'était prêt à accueillir ou à fournir le moindre document pour les usagers qui constatent désabusés que les doléances qu'ils ne cessent de ressasser à longueur d'année ne suscitent aucune réaction des autorités de la wilaya de Tizi Ouzou qui se complaisent, hier comme avant-hier, dans un rôle d'observateur éloigné de la sphère de décision ou de responsabilité. Avant-hier mardi, à l'ouverture des bureaux, un groupe de six personnes, armé d'armes blanches, sans avertir ou faire une quelconque demande restée insatisfaite auprès des employés, a agressé des agents sans défense ni protection et cassé l'immobilier se trouvant dans des bureaux, selon plusieurs travailleurs de l'APC en colère et en situation de grève depuis hier. L'on dénombre plusieurs blessés plus ou moins légers (sept, selon la même source) et les usagers, en très grand nombre (comme d'habitude), devant ce spectacle de violence digne des films d'action à l'américaine, ont préféré quitter les guichets et fuir la mairie. Début d'après-midi de la même journée, un autre groupe de jeunes issus de la commune de Tizi Ouzou a fait irruption dans l'enceinte de l'APC semant une pagaille généralisée au sein des services de la mairie, ajoute-t-on encore de même source qui rapporte qu'un élu aurait agressé une personne très âgée dans le sillage de ce brouhaha indescriptible qui n'a fait bouger ou ému jusqu'à hier aucune institution ou responsable de wilaya de Tizi Ouzou qui se sont adaptés ou sont devenus complices de cette anarchie totale qui s'étend à tous les secteurs d'activité et administrations. En guise de réaction, les travailleurs ont répondu favorablement au mot d'ordre de grève générale lancé par un collectif les représentant «en l'absence des structures syndicales locales restées silencieuses», précise-t-on. La qualité des prestations de services et les conditions de travail des employés de l'état civil de l'APC de Tizi Ouzou, qui continue de défrayer la chronique, sont la goutte d'eau qui a fait déborder le vase.