Photo : S. Zoheir Synthèse de Wafia Sifouane C'est dans le cadre de l'application du plan permanant de sauvegarde de la Casbah d'Alger que 600 familles se verront prochainement relogées, a annoncé le wali d'Alger, Kebir Addou, lors de la tenue des travaux de la session ordinaire de l'Assemblée populaire de la wilaya d'Alger, lundi dernier. «615 familles recensées vivent dans des habitations précaires à la Casbah, dont 600 seront relogées, alors que les 15 autres ont été éliminées du programme de relogement car ayant déjà bénéficié de logements avec d'autres formules», a affirmé M. Addou, en soulignant que «ces mesures ont été prises afin d'éviter de faire de la Casbah une zone de transit», surtout si l'on prend en considération que, depuis le temps, plus de 1 300 familles des bidonvilles de la Casbah ont été relogées. Rappelons que les travaux d'urgence dont bénéficie la cité ont été lancés en 2008, consacrant une enveloppe budgétaire de 908 000 000 DA aux études et travaux réalisés dont la rénovation de cinq palais et certaines bâtisses. Les travaux d'urgence qui touchent aujourd'hui à leur fin concernent les opérations de soutènement interne et externe des bâtisses, la réparation des fuites d'eau, l'assainissement des puits, la collecte des déchets et la sécurisation des réseaux électriques. Pour les besoins de cette opération, dix-sept bureaux d'études ont été impliqués pour la prise en charge des bâtisses, ainsi que deux autres pour les sites archéologiques et les palais. Plus de 150 entreprises sont impliquées dans le projet.Pour sa part, le président de la commission de la culture, du tourisme, de l'artisanat et de la préservation des sites historiques, M. Mohamed Tahar Delmi a estimé nécessaire d'être à l'écoute des préoccupations des associations représentant les habitants de la Casbah, notamment sur la situation de cette cité et les propositions avancées dans l'élaboration du plan permanent de sauvegarde de la Casbah. Ce dernier a également souligné que «plusieurs secteurs ne disposaient pas de suffisamment de données relatives à l'élaboration d'un plan permanent de sauvegarde de la Casbah en raison du manque de coordination en matière d'échange de données», affirme M. Delmi.Quant aux experts, ils ont affirmé que le projet de plan de sauvegarde de la Casbah «est détaillé et complet et se caractérise par un traitement scientifique conforme aux normes internationales en vigueur». Concernant les associations, le plan en question répond aux préoccupations des habitants de la Casbah qui le soutiennent et appellent à sa mise en œuvre dans les plus brefs délais, notamment après l'engagement des autorités publiques de financer le plan d'urgence dans ses deux premières phases. Une proposition soutenue par les députés de l'APN qui ont appelé, lors de cette session, à «accélérer sa mise en œuvre, d'autant que la volonté politique y est, ainsi que les moyens financiers et les compétences». S'ajoute à cela une autre proposition, celle «d'élaborer un budget spécial Casbah et à définir une autorité de décision et une force d'exécution, tout en définissant des délais d'application».Constitué de trois phases, le plan permanent de sauvegarde de la Casbah a été réalisé à l'issue de trois années d'études et soumis récemment au gouvernement pour approbation. Le projet est estimé à 56 milliards de dinars. Après le lancement de la première phase qui regroupe une série de travaux d'urgence, la seconde a trait à l'analyse historique et topographique du projet, alors que la troisième est relative à la mise en place des cadres définitifs du plan. Mis à part les habitations, 2 110 locaux commerciaux, y sont recensés, dont le tiers est fermé. Un local sur cinq est destiné aux prestations diverses, alors qu'un sur sept seulement est destiné à l'artisanat, prévoit le plan. Il aura aussi pour mission d'instaurer des mesures efficaces pour assurer la collecte et une gestion optimale des déchets ménagers, l'approvisionnement en eau potable et l'évacuation des eaux usées. Pour conclure, le projet prévoit aussi la re-exploitation des anciens puits et la restauration des toitures des bâtisses pour empêcher les infiltrations des eaux.