Les pouvoirs publics semblent, cette fois, sérieusement déterminés à redonner à la pratique sportive sa pleine dimension dans le système scolaire. Une volonté partagée entre les responsables du secteur de l'éducation nationale et ceux du département de la jeunesse et des sports qui viennent de parapher une convention dans ce sens. Le protocole d'accord en question porte sur la création, cette année (2008/2009), de classes spéciales «sport et études» au sein des écoles, des collèges et des lycées. Une centaine d'établissements pilotes ont été retenus à cet effet à travers une quarantaine de wilayas. Chaque établissement aura trois à quatre classes «sport et études» seront dont les programmes pédagogiques seront adaptés à cette nouvelle initiative pour permettre aux élèves de bien pratiquer une discipline sportive de leur choix sans renoncer à leur cursus. L'offre prévoit une dizaine de disciplines individuelles et collectives. Des conseillers en sport seront désignés pour encadrer ces classes pilotes afin d'en faire, à moyen et à long terme, un réservoir pour l'élite nationale. Pour le proche avenir, les deux ministères prévoient de généraliser cette politique à l'ensemble des établissements de l'éducation nationale. Dans la wilaya de Béjaïa, pas moins de 7 collèges se sont, désormais, inscrits dans cette démarche prometteuse. Le CEM Nacéria du chef-lieu de wilaya et les collèges mixtes d'Aokas, de Souk El Thenine, d'El Kseur, d'Ouzellaguen, d'Akbou et de Seddouk se préparent déjà à mettre en place les équipements et l'organisation nécessaires à l'inauguration de ce nouveau système. La direction de wilaya de la jeunesse et des sports (DJS) et son homologue de l'éducation nationale (DE) œuvrent de concert pour le succès de cette expérience qui recueille, par ailleurs, l'agrément des pédagogues et des parents d'élèves. Les deux parties estiment que le challenge est à portée de main, et comptent s'investir à fond pour le traduire sur le terrain. En effet, le projet intéresse l'ensemble des partenaires impliqués dans la mesure où il constitue une réponse adaptée aux fléaux qui minent l'environnement scolaire depuis des années. «Une bonne pratique sportive est évidemment de nature à éloigner les élèves du tabagisme et de la violence. C'est également très bénéfique pour la santé, aussi bien morale que physique, des enfants», estime Hamid, un parent d'élève du CEM mixte de Souk El Thenine qui s'apprête à entamer cette nouvelle expérience. Le pari intéresse aussi les sportifs qui auront la lourde charge d'encadrer techniquement ces classes spéciales. « Jadis, les établissements scolaires et universitaires constituaient un réservoir de choix pour l'élite nationale dans toutes les disciplines sportives. Il temps de redonner au sport scolaire sa pleine dimension dans la formation et le suivi d'une relève digne de ce nom. L'initiative commune du MJS et du MEN est de nature à créer les conditions pour ce juste retour aux bonnes méthodes d'autrefois. Cela sert, d'abord, la bonne éducation des élèves et cela permet, du même coup, de détecter, de valoriser et d'orienter les nouveaux talents», ajoute Mohamed, un conseiller en sport diplômé de l'ISTS d'Alger, qui trouve dans ce programme une expérience professionnelle passionnante à ne pas manquer. Cependant, notre interlocuteur conditionne le succès de cette politique par les moyens qui seront mis à la disposition des formateurs et la rigueur du suivi qui leur sera accordée. K. A.