Photo : S. Zoheir Par Farah Bachir-Chérif Le débat sur les moyens à mettre en place pour réduire le nombre des accidents de la circulation se poursuit. Les pouvoirs publics, qui sont en phase de lancer le permis à points dont la mouture finale du décret exécutif sera soumise la semaine prochaine au gouvernement, cherchent à s'imprégner des expériences étrangères pour relever le défi. Dans ce cadre, une rencontre a été organisée la semaine dernière à Alger. Les experts participant à cette réunion sur la sécurité routière ont souligné la nécessaire mise en place d'un système de sécurité routière développé en Algérie pour contribuer à la baisse du nombre d'accidents de la circulation. Les participants à cette rencontre, initiée par l'ambassade de Suède à Alger en collaboration avec plusieurs institutions spécialisées dans la sécurité routière, ont appelé à tirer profit de l'expérience suédoise en la matière d'autant que ce pays «est parvenu à baisser considérablement le nombre d'accidents et, partant, le nombre de morts et de blessés». Comment ? A travers l'application des programmes arrêtés dans les années 90, dont le plus important s'intitule «Vision zéro». Ce programme permet de réduire considérablement les pertes humaines en dépit de la densité de la circulation routière. Ce dernier, adopté en Suède depuis 1990, tient compte de la nature de l'homme qui a tendance à commettre des erreurs pendant la conduite ainsi que de la qualité des routes qui est dans la plupart des cas l'une des principales causes des erreurs menant vers une mort certaine. Ainsi, grâce à cette «philosophie sécuritaire», la Suède, 9 millions d'habitants, a pu réduire à 266 le nombre de morts et à 3 700 blessés par an suite aux accidents de la route pendant la période allant de 1998 à 2010, expliquent les experts suédois. Ces derniers ont passé en revue, par la même occasion, l'expérience de la banque de données «Strada» où sont recensés et localisés tous les accidents grâce aux efforts des agents de police et des services médicaux. Ces données sont mises à la disposition des services concernés qui les exploitent pour réaliser des études approfondies en vue de trouver les solutions possibles. L'ambassadrice de Suède à Alger, Mme Eva Emnéus, a exprimé la disponibilité de son pays à faire profiter l'Algérie de son expérience en matière de sécurité routière et des technologies de pointe utilisées dans la conception des systèmes de maîtrise de la vitesse des véhicules et des systèmes informatiques régissant la circulation routière. Par ailleurs, la directrice du transport terrestre et urbain au ministère des Transports, Mme Saïda Belbouab, a affirmé la disposition de l'Algérie à adopter l'expérience suédoise et d'en tirer profit ainsi que de toutes les expériences réussies dans le monde en matière des sécurité routière, précisant que l'Algérie a mis au point un important système juridique dans ce domaine, outre le système de contrôle technique automobile et des campagnes de sensibilisation au sein des établissements éducatifs. L'année 2010 a enregistré une baisse des accidents de la route de 20,26 % et des décès de 20,56% par rapport à 2009, a-t-elle précisé.