Le PDG de «Desertec Industrial Initiative», l'Allemand, Paul Van, a été reçu, jeudi 19 mai, à Alger, par le ministre de l'Energie et des Mines, M. Youcef Yousfi. Au cours de cet entretien, Yousfi a déclaré que l'Algérie est prête à entamer, dans le cadre de Desertec, une coopération fondée sur un partenariat «à long terme», intégrant «impérativement la fabrication des équipements industriels en Algérie, la réalisation de futures centrales solaires, la formation et la recherche développement avec les centres de recherches et laboratoires algériens». Le ministre a également ajouté que ce partenariat doit permettre à l'Algérie «d'accéder aux marchés extérieurs pour l'exportation de l'électricité». S'agirait-il là de préalables que l'Algérie voudrait poser avant de s'engager dans ce projet ? Le pays semble vouloir prendre ses distances, vis-à-vis de ce projet. S'en détourner définitivement ? Possible ! A la tête du département de l'énergie et des mines, depuis quelques moins, M. Youcef Yousfi, souhaiterait se démarquer de la politique de son prédécesseur (Chakib Khelil) et réajuster légèrement l'orientation globale des projets liés au renouvelable, Desertec compris. On s'en souvient, M. Yousfi avait relevé, quelques semaines après avoir pris les commandes du ministère, que l'Algérie va mettre en place un programme sur les énergies renouvelables, beaucoup plus important que Desertc. M. Khelil tenait, lui, à ce projet et avait même invité des opérateurs privés dont Cevital, à y contribuer. Que de fois Desertec a été évoqué. Le programme sur les énergies renouvelables dont M. Youcef Yousfi se fait le promoteur aujourd'hui a été approuvé par le gouvernement, début février dernier. Ce programme (plus de 60 milliards de dollars d'investissement) dont les Allemands ignoraient tout, M. Yousfi l'a sommairement présenté à Paul Van, lors d'une réunion tenue jeudi dernier, selon les termes d'un communiqué rendu public par le ministère de l'Energie et des Mines. Le PDG de «Desertec Industrial Initiative» a marqué «son intérêt» pour cet ambitieux programme et a exprimé «sa disponibilité» à apporter sa contribution à sa réalisation, y est-il écrit. Convergences de vues des Allemands ? Une hypothèse peu plausible, parce que le gouvernement fédéral allemand et les entreprises privés ne regardent pas dans la même direction, au sujet de Desertec, le gouvernement n'ayant pas réellement adhéré à ce projet. Le grand projet Desertec, ce sont des installations importantes du point de vue technologique, dédiées au solaire. Desertec, c'est quatre cent milliards d'euros, des investissements colossaux que le capital public ne peut, à lui seul, supporter. Aussi, les Allemands évoquent souvent la question du financement de ce projet et l'exportation de l'électricité qui en est issue. Y. S.