Le statut des résidents en médecine, en chirurgie dentaire et en pharmacie a été finalisé et signé, mercredi dernier, au siège du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière. L'annonce en a été faite, le jour même, tard dans la soirée, à la fin des travaux de la commission chargée de ce dossier.«Nous avons commencé en début d'après-midi et terminé tard dans la soirée. En fait, c'est le résultat de plusieurs réunions après la reprise du travail en commissions» a affirmé le Dr Amine Benhabib, porte-parole du Collectif autonome des médecins résidents algériens (Camra). Des représentants du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique ont pris part à cette réunion aux côtés de leurs confrères de la Santé. «Nous allons récupérer le statut signé dimanche prochain. Le jour même, nous siègerons à nouveau au sein de la commission du service civil pour, nous l'espérons vivement, son abrogation» poursuit notre interlocuteur.Le nouveau statut des résidents stipule une augmentation de salaire calculée sur la base du salaire net du praticien spécialiste. Dans l'ancien statut de 1996, le salaire du résident était indexé sur le salaire de base du même corps. Cette augmentation sera de 80% pour le résident de première année, 85% pour celui de la deuxième année, 90% pour celui de la troisième année et 95% pour ceux de la quatrième et cinquième année, précise le Camra. Ces augmentations auront aussi un effet rétroactif à partir du 1er janvier 2008. Toutefois, rien n'est encore officiel et la satisfaction des résidents n'est pas complète. «Nous attendons que le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, signe le statut. Ce n'est qu'à ce moment là que nos augmentations seront effectives» affirme encore le Dr Benhabib qui déplore par ailleurs la suppression de l'allocation d'études et de recherche : «C'est une indemnité à part. Nous ne la retrouvons pas dans le nouveau statut.»Le nouveau statut accorde également au résident le droit à l'activité syndicale, à la grève et au détachement pour une formation, dans le pays ou à l'étranger ainsi Que la dispense des gardes pour les résidentes enceintes à partir de la 28ème semaine de grossesse. Il est aussi accordé un congé de maternité de 14 semaines pour les résidentes avec un visa sur la loi n° 83-11 du 2 juillet 1983, modifiée et complétée relative aux assurances sociales (articles 23 à 30). Une revendication maintes fois exprimée par les résidentes qui, jusque là, ne bénéficiaient que d'un mois de congé de maternité.Mais malgré la satisfaction, des résidents affichent quelques réticences : «nos salaires dépendent de ceux des praticiens spécialistes. Et si ces praticiens n'ont pas leurs augmentations ?» Une crainte qu'ils justifient par le maintien de la grève illimitée des praticiens spécialistes, entamée le 16 mai dernier. Aussi, ont-ils décidés de poursuivre leur grève illimitée jusqu'à la satisfaction totale de leurs revendications. Ils insistent particulièrement sur l'abrogation du service civil : «Nous attendons la bataille finale du service civil qui se tiendra demain au ministère de la Santé. Nous restons solidaires et mobilisés jusqu'à ce que notre génération de résidents marque l'histoire de la médecine algérienne». K. M.