Le président de la Confédération africaine de football (CAF), le Camerounais Issa Hayatou, a été la cible d'autres accusations de corruption, lancées, cette fois-ci, par le député anglais Damian Collins et l'ancien président de la Fédération anglaise David Triesman. Damian a signalé le 9 mai dernier que le journal britannique Sunday Times allait publier, dans son édition du 15 mai dernier, des preuves. Une semaine après, rien n'a filtré. En tout état de cause, Hayatou, tout comme d'ailleurs l'Ivoirien Jacques Anouma, cité lui aussi dans cette affaire, a nié les faits qui lui sont imputés. Le président de la CAF a déclaré qu'il «ne laisserait pas des journalistes, dont le travail consiste à créer et vendre du faux», porter atteinte à sa personne. Dans un communiqué publié sur le site Internet de la CAF, celui-ci a qualifié ces accusations de «pure invention». Quelle que soit l'issue de ces affaires, il faut dire que ce «dernier» mandat de Hayatou – il a indiqué récemment, comme rapporté par RFI le 1er mars dernier, qu'il ne briguerait probablement pas un autre mandat en 2013 – est assez houleux. En plus de ces accusations, d'autres affaires, à l'image des cas de certaines compétitions africaines actuelles inter-clubs ou bien la polémique autour du traitement du dossier Togo en janvier 2010, ne font que confirmer les dires d'analystes qui estiment qu'un changement est plus que nécessaire à la tête de la CAF. Issa Hayatou est président de la CAF depuis 1987. Arrivé à la tête de cette instance africaine à l'âge de 41 ans, il a maintenant 65 ans. Si l'on compte les deux années qui restent de l'actuel mandat, Hayatou aura régné à la tête de la CAF pendant 26 ans. Un record en la matière. En termes de bilan, au-delà de ces polémiques, plus ou moins récentes, des observateurs estiment toutefois que certains acquis, et non des moindres, sont à mettre à son actif. En termes de participation des pays africains à la phase finale de la Coupe du monde, si le nombre était de deux à son arrivée, actuellement ils sont cinq pays du continent à prendre part à un tournoi final. Il y a eu également la Coupe du monde de 2010, organisée pour la première fois en Afrique. En tout cas, quoi que pensent les uns et les autres du bilan de Issa Hayatou, il est clair que les différentes «affaires» sont un signe révélateur quant à la nécessité d'apporter un plus au niveau de cette institution. Un «nouveau souffle» qui ne peut arriver sans un changement à la tête de la CAF. Et Issa Hayatou en est apparemment conscient en laissant entendre qu'il ne briguerait pas un autre mandat en 2013. A. A.