Au moins 18 personnes ont péri et 80 ont été blessées hier matin à Baghdad et sa périphérie dans une dizaine d'attaques, dont un attentat suicide qui a fait 12 morts, selon les services de sécurité. Ces violences interviennent trois jours après des attentats contre la police qui ont fait 29 morts à Kirkouk dans le nord du pays nord, et à sept mois de la date prévue du retrait des forces américaines. En quelques heures, 12 bombes artisanales et trois voitures piégées ont explosé, en plus d'un attentat suicide. L'attaque la plus meurtrière a été un double attentat perpétré vers 06H00 GMT à Taji, à 25 km au nord de Bagdad, qui a fait 12 morts et 23 blessés, a indiqué un responsable du ministère de l'Intérieur sous couvert de l'anonymat. Un responsable du ministère de la Défense a de son côté fait état d'un bilan de 14 morts et 28 blessés. Après l'explosion d'une voiture piégée, un kamikaze a activé sa ceinture d'explosifs au moment où les forces de police, les secours et de nombreuses autres personnes affluaient sur les lieux. Huit policiers figurent au nombre des tués. Dans le sud de la capitale, quatre bombes artisanales ont explosé dans une rue proche d'un poste de police du quartier d'Amel avant qu'une voiture piégée n'explose à son tour, faisant au total deux morts et 15 blessés, selon le responsable du ministère de l'Intérieur. Toujours dans le sud, un attentat a fait trois blessés dans le secteur de Saïdiya. Dans le quartier déshérité de Sadr City (nord-ouest), une bombe contre un hôpital a fait deux morts et sept blessés, tandis qu'un autre attentat contre un marché a blessé sept personnes. Dans le secteur d'Al-Talbiya (nord), une voiture piégée a explosé au passage du convoi d'un général du ministère de l'Intérieur, faisant un mort et cinq blessés, dont deux des gardes du corps de l'officier. Un autre attentat près de la place Wassiq (centre) a fait un mort et 12 blessés. Dans l'est de la capitale, six personnes ont été blessées par une bombe artisanale au passage d'une patrouille de police, et deux autres ont été blessées par deux bombes qui visaient la voiture d'un employé du commandement des opérations de Bagdad, dans le secteur d'al-Kanaat. Ces attentats interviennent au lendemain de la mort de sept personnes dans des attentats dans la province de Kirkouk, où la lutte contre les groupes armés est compliquée par la dispute entre le gouvernement central et la région autonome du Kurdistan, qui se disputent ce territoire. Jeudi, 29 personnes -presque tous des policiers- avaient péri dans cette ville dans une série d'attentats lors de la journée la plus meurtrière en Irak depuis fin mars. Plus de huit ans après l'invasion qui avait précipité la chute de Saddam Hussein, l'armée américaine compte toujours 45.000 hommes en Irak, engagés dans la formation des forces irakiennes. Le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki a prôné la semaine dernière la tenue d'une réunion entre tous les mouvements politiques du pays pour trancher la question sensible d'un éventuel maintien de l'armée américaine, toujours perçue par certains comme une force d'occupation. R.I.