Ces nouveaux attentats, qui ont fait 32 morts à Baghdad et 15 à Kirkouk, portent un sérieux coup à la confiance des Irakiens, un peu rassurés ces derniers temps par les gains en matière de sécurité et la réduction des violences à leurs plus bas niveaux en plus de quatre ans. Baghdad a été frappée, hier, par une succession rapide d'explosions une bombe placée sur la chaussée et trois attentats suicide au milieu des foules de pèlerins chiites dans la capitale. Au moins 32 personnes ont été tuées et 102 autres blessées, selon la police et des responsables des hôpitaux. Il s'agit des attentats les plus meurtriers dans la capitale depuis le 17 juin dernier, quand 63 personnes avaient péri à Hurriyah, un quartier de Baghdad qui avait connu les pires massacres entre chiites et sunnites en 2006. Selon un haut responsable américain, deux des kamikazes pourraient être des femmes. Le général Qassim Al Moussawi, principal porte-parole de l'armée irakienne à Bagdad, évoquait de son côté trois femmes kamikazes. Les attentats de Baghdad se sont produits dans le quartier de Karradah, alors que des dizaines de milliers de fidèles chiites se dirigeaient vers Kadhimiyah, à plusieurs kilomètres de là, dans le nord de la capitale, pour le pèlerinage chiite annuel commémorant la mort de l'imam Moussa Ibn Jaafar al Kadhim, l'un des 12 principaux saints du chiisme, assassiné en 799. Le point culminant du pèlerinage est prévu aujourd'hui. La majorité des personnes mortes dans les attentats de'hier sont des femmes et des enfants. En 2005, au moins un millier de personnes avaient été tuées dans une bousculade sur un pont provoquée par des rumeurs de la présence d'un kamikaze au cours du même pèlerinage. Pour éviter que cela ne se reproduise, l'armée irakienne a déployé 100 000 membres des forces de sécurité ainsi que des éléments de l'armée américaine soutenus par l'aviation pour protéger les cérémonies de Kazamiyah. La circulation a été totalement interdite dans le secteur et la plupart des ponts de la capitale irakienne ont été fermés. Dimanche, au moins sept pèlerins avaient été tués au sud de la capitale irakienne dans une embuscade tendue par des hommes armés près de Madain, une ville à majorité sunnite. Egalement hier, une bombe a tué au moins 15 personnes et blessé plus de 170 autres lors d'un rassemblement kurde à Kirkouk dans le nord de l'Irak. Les manifestants protestaient contre le blocage d'une loi sur les élections provinciales au Parlement en raison d'un désaccord sur le partage du pouvoir à Kirkouk, ville disputée de cette riche région pétrolifère. Les policiers ont également découvert une voiture piégée près du site de l'attentat et ont pu la détruire après avoir fait évacuer le quartier. Après l'explosion, des dizaines de Kurdes en colère ont ouvert le feu sur les bureaux d'un parti turkmène, opposé aux revendications kurdes sur Kirkouk.