Les initiatives, si bonnes et louables soient-elles, et quelle que soit leur nature, dépendent sans aucun doute de la sincérité qui escorte leur mise en application et du suivi dont elles doivent jouir à différentes étapes de leur exécution. Ce sera assurément le cas, une fois encore, et une énième fois, en ce qui concerne le projet conjointement lancé par l'EEPAD et le ministère de l'Education nationale visant à doter des élèves et des étudiants d'un micro-portable avec carte Internet intégrée à un prix défiant toute concurrence. Une initiative inscrite, bien sûr, dans le processus de démocratisation de l'informatique et de l'Internet avec, en plus, l'intégration de ces deux outils pédagogiques modernes et efficaces dans les cursus scolaire et universitaire de ceux qui y souscrivent. Le projet est d'autant plus ambitieux qu'il tend à mettre en place un réseau qui regrouperait l'administration, l'élève ou l'étudiant, les enseignants et les parents. D'où l'intérêt et la grande utilité de ce qui est baptisé «réseau Tarbiatic». Cela étant, les expériences du genre dans différents secteurs et à différents niveaux incitent d'ores et déjà à la question, légitime, de savoir jusqu'où pourra aller réellement cette opération lorsqu'elle sera confrontée à la pratique du terrain et à ses contraintes multiples qui se révèlent à chaque occasion être une réalité tout autre, capable de tempérer les plus chaudes des ardeurs. Et si les choses se passent assez souvent ainsi, c'est manifestement parce que la démarche adoptée dans tel ou tel projet laisse transparaître dans bien des cas de sérieuses lacunes en matière de prospective et de discernement, entre autres, faisant que des opérations réussissent à moitié, d'autres ne réussissent pas du tout et d'autres encore réussissent au profit de gens auxquels elles ne sont pas destinées et donc au détriment des véritables nécessiteux ou destinataires initiaux. Des opérations qui, aussi, peuvent échouer avant même d'avoir commencé, et les exemples dans ce registre ne manquent sans doute pas. Il n'est d'ailleurs pas nécessaire d'évoquer un autre secteur pour se rappeler cette triste évidence nationale. L'opération Ousratic et son échec (échec parce qu'elle n'a pas atteint ses objectifs chiffrés sans lesquels ses initiateurs ne pouvaient prétendre à la dimension qu'ils lui ont conférée) sont là pour instruire de l'obligation de nantir le projet «réseau Tarbiatic» du dispositif qui lui revient sur le terrain et qui lui permettra d'être réellement efficace et rentable pour le secteur de l'éducation dans son ensemble et avec tous ses acteurs. Le reste ne sera que commerce de micros. L. I.