Les protégés du sélectionneur national, Abdelhak Benchikha, ont plus déçu par la manière avec laquelle ils ont évolué, samedi soir à Marrakech, que par le score. Déjà qu'on se plaignait de l'absence de fond de jeu lorsque Rabah Saâdane, le prédécesseur de Benchikha, était l'entraîneur en chef de l'équipe d'Algérie, la situation n'a guère changé. Les Verts font preuve d'un indigent fond de jeu, pire, ils n'ont de cesse de multiplier les piètres prestations les unes après les autres. Leur parcours en dents de scie, pour ne pas dire chaotique, lors des deux premiers matchs comptant pour les éliminatoires de la phase finale de la Coupe d'Afrique des nations qui sera conjointement organisée par la Guinée équatoriale et le Gabon en 2012, avec une surprenante et inattendue défaite en terre centrafricaine par deux buts à zéro, a fait nourrir un mauvais pressentiment auprès du public algérien qui appréhendait le pire. Et le pire a fini par arriver. Et ce n'est surtout pas la victoire étriquée arrachée au forceps à Annaba (1-0) contre les Lions de l'Atlas qui allait rassurer les fans de l'équipe nationale. En effet, lors de cette empoignade, les Marocains, qui étaient beaucoup plus entreprenants, ont seulement manqué de chance. Leur fond de jeu était, de plusieurs crans, au-dessus de celui fourni par la bande à Benchikha. Les Verts, après avoir inscrit l'unique but de la partie par l'intermédiaire de Hassan Yebda, sur penalty, sont vite retombés dans leurs travers hérités de l'ère Saâdane, en opérant un retranchement en défense. Audacieux à souhait, les protégés du Belge Eric Gerets ont donné une véritable leçon de football aux Algériens pour qui «seuls» les trois points comptaient. C'est donc logiquement en conquérants, qui plus est, avec un ascendant psychologique que les protégés de Benchikha se sont rendus en terre marocaine, le ton condescendant. C'est qu'ils (les joueurs algériens) ont pensé qu'ils allaient achever la bête qu'ils ont mise à terre quelques mois auparavant à Annaba. Mais c'était sans compter sur la fougue et le sens pragmatique des Marocains avec un Merouane Chamakh en superbe forme. Il n'en fallait pas plus d'une demi-heure pour que les Algériens passent sous les fourches caudines des Lions de l'Atlas et de leur «Lion King» Eric Gerets. Ayant pourtant débuté la partie sur les chapeaux de roue, les coéquipiers du malheureux défenseur algérien Antar Yahia, auteur de deux bévues synonymes de deux buts, ont tenté de faire pressing sur la défense marocaine. Mais les camarades de Yousef Hadji ou encore du buteur Benatia ne se sont guère laissé impressionner par les agitations d'une attaque algérienne en mal de coordination. Surtout qu'il y avait devant, en pointe, un Djebbour esseulé que Benchikha a envoyé seul pâturer dans le «pré» marocain. Son coup de tête à ras du poteau du gardien marocain, Lemyagheri, a failli faire moche. En dehors de cela, Djebbour s'est distingué par son… manque d'efficacité. Il ne s'agit pas, ici, de refaire le film du match, mais la question que l'on se pose aujourd'hui est : qui est le responsable de cette débâcle ? Benchikha, Raouraoua ou Hachemi Djiar (MJS) ? Même si Benchikha avait anticipé, du moins en partie, la réponse en affirmant lors d'une conférence de presse animée à Murcie (Espagne), lieu de préparation des Verts, ceci : «Quel que soit le résultat du match (contre le Maroc, ndlr), j'en assume seul la responsabilité», il n'en demeure pas moins que cette déculottée (une de plus !) de Marrakech met en cause tout autant Mohamed Raouraoua, président de la FAF, qu'El Hachemi Djiar, ministre des Sports. Par leur gestion brinquebalante, approximative et sans vision lointaine des choses du sport national, toutes disciplines confondues, ces deux responsables se doivent de rendre compte auprès de l'opinion nationale pour le principal grief d'avoir accéléré la décadence des sports qui faisaient la fierté de l'Algérie, jadis, et plus singulièrement le football. Benchikha a promis de démissionner. C'est désormais fait. MM. Raouraoua et Djiar, à quand votre tour ? Y. D.