J -1. Encore une journée d'angoisse pour les élèves des 6ème et 5ème années primaires qui s'apprêtent pour l'examen de passage en première année moyenne. Un examen tout à fait particulier qui marque le parachèvement de la réforme de l'enseignement primaire et, avec elle, celle de tout l'enseignement éducatif. C'est donc demain, le 27 mai 2008, que les bambins passeront leur examen de sixième. Le nombre des candidats est impressionnant : une augmentation exceptionnelle de 78,63% par rapport à l'année dernière. Plus précis, les services du ministère de l'Education nationale indiquent que le nombre total des candidats est exactement de 1 322 599 à travers le pays. Ils n'étaient que de 740 383 l'année dernière. La raison de cette augmentation est connue de tous. Il s'agit, bien évidemment, de l'existence de deux vagues de candidats : ceux qui ont suivi une scolarité de six années (ancien système) et ceux qui ont suivi une scolarité de seulement cinq années (nouveau système). Le jour de l'examen est le même mais les sujets diffèrent. Autrement dit, il y aura deux sujets différents pour un même examen qui porte toutefois deux appellations (cette année seulement) : examen de 6ème AF pour les élèves inscrits dans l'ancien système et examen de fin du cycle primaire pour ceux qui sont inscrits dans le nouveau système. L'examen porte sur trois épreuves : la langue arabe avec un coefficient 2, les mathématiques avec un coefficient 2 et la langue française avec un coefficient 1. Les élèves inscrits dans l'ancien système seront admis d'office dans l'enseignement moyen. Ce qui explique un certain laisser-aller chez les concernés dont beaucoup n'assistent même pas aux cours. «Il ne se casse pas du tout le tête. Il sait qu'il va passer d'office», confie un élève de 5ème AF, au sujet de son frère qui passe son temps à aider son oncle au marché. Interrogé sur cette décision, annoncée il y a quelques mois par le ministre en personne, M. Boubekeur Benbouzid, ce dernier explique que «ces élèves inscrits dans l'ancien système ne pourront pas refaire l'année. Nous, de notre côté, nous n'avons pas le droit de les exclure de l'école. L'enseignement est obligatoire jusqu'à l'âge de 16 ans. Nous sommes donc obligés de les faire passer tous en première année moyenne». Pourquoi alors leur faire subir l'examen ? Et pas seulement celui de demain mais aussi la session de rattrapage prévue pour le 24 juin prochain ? «Cette session de rattrapage concernera également les élèves ayant suivi l'ancien programme, même s'ils seront tous admis en première année moyenne. L'institution de cet examen n'a pas pour but de sanctionner les élèves ou de les exclure mais, bien au contraire, pour évaluer leurs acquis, dans les matières essentielles, et appréhender leur niveau afin d'assurer les correctifs nécessaires par un accompagnement soutenu», précise le ministère dans un communiqué transmis hier à notre rédaction. Et le département de M. Benbouzid de signaler : «Des cours de soutien appropriés seront dispensés aux élèves entre les deux sessions [du 7 au 19 juin] au sein des établissements de l'enseignement primaire qui demeurent ouverts.» Précisons, par ailleurs, en ce qui concerne les candidats du nouveau système que ne seront admis en première année moyenne que ceux qui auront obtenu une moyenne égale ou supérieure à 5/10 aux trois épreuves de l'examen, sinon une moyenne générale égale ou supérieure à 5/10 en additionnant la note de l'examen à la moyenne annuelle obtenue en classe, divisée par deux. La proclamation des résultats de la première session aura lieu le 6 juin prochain. K. M.