Le Ministère de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication (MPTIC) a donné des orientations aux membres du Conseil d'administration d'Algérie Poste (AP) réunis hier pour examiner les revendications des travailleurs, allant dans le sens de ne tenir compte que du paramètre de la rentabilité par rapport à toute augmentation de salaire. Moussa Benhamadi est convaincu que toute augmentation «dépend nécessairement des efforts et donc de la rentabilité de l'entreprise publique AP». «La définition du taux d'augmentation (des salaires) doit être liée au niveau de rentabilité d'Algérie Poste, car, des efforts fournis par les employés dépend la survie de l'entreprise», tel est le principal message qu'a voulu transmettre le ministre aux membres du Conseil d‘administration d'AP. «Il est, certes, vrai qu'AT est liée par un contrat de performance avec le MPTIC dont elle dépend tout comme l'est Algérie Telecom; mais cela n'enlève en rien du caractère souverain des décisions prises par le Conseil d'administration d'AP, à fortiori, lorsqu'elles ont trait à une revalorisation salariale», a indiqué hier à La Tribune, M. Meziane Zoheir responsable de la communication au MPTIC. «C'est un acte purement managérial et foncièrement économique», souligne M. Zoheir à propos de la décision que prend le Conseil d'administration d'AP, «que ce soit pour ou contre augmentation des salaires». «La tutelle n'interfère en rien dans pareille décision», a insisté notre interlocuteur. «Le point de vue du ministère de la Poste et des technologies de l'information se résume ainsi : il est inconcevable que les travailleurs exigent des revalorisations salariales alors qu'ils ne fournissent pas assez d'efforts, ou pas du tout, à même d'assurer une meilleure rentabilité de l'entreprise. Autrement dit, les droits sont étroitement liés aux devoirs (des travailleurs vis-à-vis de leur entreprise). Cela étant dit, le ministère n'est aucunement censé interférer auprès du conseil d'administration pour décider des augmentation à consentir», explique notre interlocuteur. «Encore une fois, ce ne sont pas des directives mais ces orientations expriment le point de vue du ministère dont dépend, bien évidemment, Algérie Post», a précisé le responsable. Au passage, M. Zoheir a saisi l'occasion pour démentir de manière formelle une information largement rapportée par des médias nationaux et relative à une prétendue majoration, de l'ordre de 30%, qu'aurait décidée Moussa Benhamadi au profit des grévistes. «Encore une fois, ce n'est pas à la tutelle de fixer le taux des augmentations, seul le Conseil d'administration en est habilité !». Notre interlocuteur a qualifié d'«aberrance» l'information aussi largement reprise sur les colonnes de certains titres indiquant que le ministre de la Poste et des TIC allait présider les travaux du conseil d'administration d'AP. «Le Conseil d'administration par définition est présidé par son président et non le ministre», a noté M. Zoheir. A l'heure où nous mettons sous presse, les travaux du conseil d'administration d'Algérie Telecom n'ont toujours pas pris fin. On ignore, donc, la suite qu'a donnée l'entreprise aux revendications des employés qui sont à leur deuxième semaine de grève. Y. D.