La grève illimitée initiée par les fonctionnaires d'Algérie Poste se poursuit pour son cinquième jour. L'activité dans pratiquement tous les bureaux de poste de la capitale et de plusieurs wilayas est complètement paralysée. Les grévistes affichent, cette fois-ci, une détermination infaillible. Ils menacent de durcir le ton en organisant des sit-in à travers tout le territoire national. Après plusieurs actions menées durant le mois d'avril dernier, les postiers renouent, pour rappel, avec la grève pour une durée «illimitée». Les contestataires dénoncent à travers cette action syndicale la dégradation de leurs conditions de travail et le retard enregistré dans l'application de la nouvelle grille des salaires et du régime indemnitaire. Les «promesses» de Moussa Benhamadi, ministre de la Poste et des Technologies de l'information n'ont pas apaisé la colère des postiers qui refusent toute implication de la Fédération des travailleurs des postes et des TIC dans leur mouvement et appellent à ce que les négociations soient entreprises par les représentants choisis par la délégation. Une réunion a, en effet, eu lieu entre le premier responsable du secteur et M. Tchoulak, secrétaire général de la fédération, suite à quoi il a été rendu public que «certaines revendications des travailleurs ont été déjà prises en charge à travers la signature d'accords collectifs». Parmi ces revendications, il cite le dispositif de promotion, la révision de la nomenclature des postes de travail et l'avancement de deux classes pour les agents ayant atteint l'âge de 55 ans. Concernant l'indemnité de zone, le directeur général d'Algérie Poste s'engage, selon le communiqué, à finaliser «dans les meilleurs délais» le dossier y afférent «afin d'intégrer cette prime dans la paie du mois de juin». Le ministre de la Poste et des Technologies de l'information avait affirmé en outre que «si les fonctionnaires de la poste veulent des augmentations de salaires ils n'ont qu'à prendre leurs responsabilités», faisant ainsi allusion à la rentabilité du secteur, puisque, selon lui, «Algérie Poste n'est pas la Fonction publique. Elle puise ses fonds financiers de son propre rendement». Benhamadi a aussi indiqué qu'il était «inconcevable d'observer une grève et de demander de revoir la grille des salaires le lendemain», rappelant que la nouvelle grille de salaires a été adoptée en mai 2010 avec une augmentation estimée à 25%, incluant les indemnités.