La Société nationale de l'électricité et du gaz (Sonelgaz), lance un nouveau chantier industriel, celui de la réalisation d'une usine de silicium. Pour cela, l'électricien national cherche un partenaire susceptible de lui apporter son savoir-faire technologique. Ainsi, la Sonelgaz a lancé la semaine dernière un appel à manifestation d'intérêt national et international pour la création en partenariat d'une société par actions qui aura pour mission la construction d'un complexe industriel pour la fabrication du silicium grade métallurgique et solaire.Les partenaires hypothétiques auront jusqu'au 29 du mois en cours pour présenter leurs offres, lesquelles seront évaluées selon la procédure d'évaluation décrite dans les termes de référence et dont les entreprises, intéressées par l'appel de la Sonelgaz, pourront prendre connaissance au siège du groupe à Alger. La nouvelle société à créer aura pour mission «de réaliser un complexe industriel et d'en assurer l'étude de faisabilité, l'engineering, l'acquisition, la construction et la mise en service, ainsi que la commercialisation en Algérie des produits fabriqués conformément aux lois et règlements en vigueur». Selon l'avis de la compagnie énergétique nationale, le complexe industriel sera constitué de deux usines. La première aura une capacité de production annuelle d'environ 3000 tonnes de silicium grade métallurgique. Quant à la seconde qui sera dédiée à la fabrication du silicium grade solaire, elle bénéficiera d'une capacité annuelle d'environ 2500 tonnes. Il est utile de préciser dans ce contexte que le silicium métallurgique et solaire sont extraits du dioxyde de silicium ou de la silice ( le sable, le quartz, la cristobalite, etc.) par des procédés métallurgiques, et leur niveau de pureté dépend de leur utilisation finale. C'est ainsi que le silicium métallurgique (pureté à 99%) va vers les alliages d'aluminium et silicones alors que le silicium solaire (SGS) (pureté à 99,999 9%) est utilisé dans la fabrication de cellules photovoltaïques.Selon les chiffres de l'Agence nationale du patrimoine minier (ANPM), 14 carrières de sable de silice pour verre et fonderie, produit de base du silicium sont actuellement en exploitation en Algérie. Actuellement, le kilogramme du SGS se négocie à des prix faramineux. En quelques mois, les cours sur le marché international ont été multipliés par 20 pour atteindre les 540 dollars. La fabrication de silicium au niveau local devient donc une nécessité au vu de l'important programme initié par les pouvoirs publics, pour le développement des énergies renouvelables, notamment l'énergie solaire photovoltaïque, et dont la Sonelgaz, devenu groupe énergétique et industriel, constitue le fer de lance. Cet ambitieux programme consiste à installer une puissance d'origine renouvelable de prés de 22 000 MW entre 2011 et 2030 dont 12 000 MW seront destinés à couvrir la demande nationale de l'électricité et 10 000 MW à l'exportation. Dans ce sens, le gouvernement prévoit le lancement de plusieurs projets solaires photovoltaïques d'une capacité totale d'environ 800 MW d'ici 2020. D'autres projets d'une capacité de 200 MWc par an devraient être réalisés sur la période 2021-2030. Cet ambitieux programme devrait se mettre en place en plusieurs étapes. La première phase (2011-2013), devrait être marquée par des actions de renforcement de l'activité d'engineering et d'appui au développement de l'industrie photovoltaïque à travers la constitution d'une joint-venture qui regroupera les différents acteurs (Rouiba-Eclairage, Sonelgaz, CREDEG, CDER et UDTS) en partenariat avec des centres de recherche. Il s'agira aussi de l'étape de réalisation d'une usine de fabrication de modules photovoltaïques d'une capacité équivalente à 120 MWc/an par le Groupe Sonelgaz à travers sa filiale Rouiba-Eclairage et dont la mise en service est prévue fin 2013, ce qui permettra d'atteindre un taux d'intégration de l'industrie algérienne de 60 %. La réalisation de l'usine de silicium, dont le coût avoisinera les 250 millions d'euros, selon les premières estimations de l'UDTS, interviendra durant la seconde phase de mise en place du programme. L'objectif étant d'atteindre un taux d'intégration des capacités algériennes de 80%. Enfin pour la période 2021-2030, l'objectif sera d'atteindre un taux d'intégration supérieur à 80%. Ainsi, la capacité de production des modules photovoltaïques devrait être étendue pour atteindre les 200 MWc/an. M.R.