Quatorze carrières de sable silice pour verre et fonderie, produit de base du silicium, qui est la principale matière première dans la fabrication de modules photovoltaïques, sont actuellement en exploitation en Algérie. Selon l'Agence nationale du patrimoine minier (ANPM), ces carrières réparties sur 9 wilayas du Nord et des Hauts-Plateaux, sont exploitées par 11 investisseurs dont 8 privés et trois publics. Les wilayas dans lesquelles sont localisés ces sites sont Souk Ahras, El Tarf, Tébessa, Skikda, Djelfa, Tipaza, Chlef, Relizane et Mascara. Le programme national des énergies nouvelles et renouvelables (ENR), approuvé début février lors d'un Conseil des ministres, prévoit la réalisation d'une usine de production de silicium destiné à la fabrication de modules photovoltaïques. Cette unité qui devrait être opérationnelle début 2013 sera réalisée dans le cadre d'un partenariat entre les groupes Sonatrach et Sonelgaz ainsi que l'Unité de développement de technologie de silicium (UDTS) pour un investissement estimé entre 200 et 250 millions d'euros. Le potentiel des carrières de sable silice en cours d'exploitation "est largement suffisant pour fournir de la matière première à cette unité", affirmait récemment à l'APS, l'administrateur délégué chargé de production au sein du groupe Sonelgaz, Djilali Kinan Douadi. Le projet d'usine de silicium est en phase de préparation en vue d'un lancement prochain de l'appel d'offre relatif à sa réalisation. Cette usine qui, de l'avis de beaucoup de spécialistes, est presque "utopique", coûtera, selon le directeur de recherche à l'Unité de développement des technologies du silicium (UDTS), Messaoud Boumaour, de 200 à 250 millions d'euros. Boumaour, qui intervenait sur les ondes de la Radio nationale, dira que la concrétisation de ce projet, dont la réalisation sera assurée par le groupe Sonatrach en partenariat avec l'UDTS, "longtemps mise à l'écart", permettra un meilleur approvisionnement en matière première de l'industrie de silicium en Algérie. Il reconnaîtra, néanmoins, la contrainte devant laquelle se trouvera l'Algérie, pour les cinq premières années de la mise en service de cette usine, consistant à importer une grande partie des matières premières. "Une grande partie des matières premières et des consommables que nécessite la fabrication des panneaux de silicium, à hauteur de 60% du coût total de l'investissement, seront importés", dit-il, notamment certains gaz industriels qui ne sont pas pour le moment produits en Algérie. Ce qui rend, selon le même responsable, cette industrie vulnérable en Algérie.