En visite en Algérie depuis dimanche dernier, Jean Pierre Chevènement, président de l'Association France-Algérie (AFA), a animé, hier à Alger, une conférence de presse pour évoquer plusieurs points liés aux relations entre les deux pays. A ce propos, il estime qu'il n'y a pas de raisons pour que les relations algéro-françaises ne soient pas chaleureuses. A Alger, Chevènement a plaidé pour un regard porté vers l'avenir et géré avec optimisme. «Regardons vers l'avenir et pensons à ce que nous pouvons faire ensemble», a-t-il soutenu. Après quelques détails sur l'association France-Algérie, Chevènement a abordé des sujets de diverses natures : histoire, avenir, politique et économie. Faisant le point de son séjour algérois, il a indiqué avoir rencontré des personnalités politiques de tous les horizons (pouvoir et opposition). En attendant la rencontre qu'il aura, demain, avec le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, M. Chevènement a révélé les sujets abordés entre lui et Abdelaziz Belkhadem, secrétaire générale du FLN. Entre MM Chevènement et Belkhadem, il a été question de la situation en Libye, des relations algéro-françaises, de la repentance et de la conscience. Au sujet de la repentance, Chevènement préfère «un travail de conscience». «Il faut privilégier un travail de conscience plutôt que d'accabler son vis-à-vis», soutient l'ancien ministre français de la Défense. Prêchant le pragmatisme, le conférencier suggère de «penser l'avenir de manière positive. On peut parler du passé, mais sans qu'il n'obscurcisse l'avenir». Au chapitre des personnalités politiques rencontrées, M. Chevènement a noté qu'il trouve «peu optimiste» le leader du RCD, Saïd Sadi. Annonçant une autre visite dans les mois à venir, il a cité les dirigeants et autres personnes rencontrées ou à rencontrer. Parmi celles rencontrées : Cherif Rahmani, Rachid Harraoubia, des responsables du RCD, du FFS. Le conférencier fera savoir à l'assistance qu'il va rencontrer d'ici à jeudi, «M. Babès du CNES, des responsables de grands journaux, Rédha Malek, un vieil ami, et Khalida Toumi». M. Chevènement n'a pas omis les questions d'ordre économique. Il a exprimé toute sa satisfaction de la dernière visite effectuée par Raffarin dans le cadre du Forum algéro-français. «La visite de Raffarin a permis de débloquer quelques dossiers», s'est réjoui Chevènement, qui souligne que l'AFA «peut agir pour fructifier la coopération dans le monde des PME». Sur le projet de l'Union pour la méditerranée (UPM), Chevènement a soutenu que «l'idée était à la fois anticipatrice et prématurée». Pour lui, l'idée était anticipatrice «dans le sens où il était urgent que l'Europe se tourne vers le Sud». L'idée était prématurée «car il y avait plusieurs contraintes». Chevènement propose «de ne pas rester prisonniers des formules préétablies». A. Y.