De notre envoyée spéciale à Mostaganem Wafia Sifouane Considéré comme le plus ancien festival dédié au théâtre dit amateur en Afrique et dans le monde arabe, le Festival national de théâtre amateur de Mostaganem a soufflé, mardi dernier, sa 44e édition qui durera jusqu'au 29 juin 2011. Etant devenue une tradition chez les habitants de la ville, la soirée inaugurale de cet événement a drainé une foule des grands jours à la salle de spectacle de la maison de culture Ould Abderrahmane Kaki. A l'entrée de l'établissement, des troupes folkloriques étaient à l'accueil entre aïssaoua et percussions de gnaoui, l'ambiance ne pouvait être que festive, au grand bonheur des festivaliers et des Mostaganémois. Ces derniers sont conviés par la suite à admirer quelques photographies et affiches des précédentes éditions du festival, le public a pu même découvrir la première affiche du FNTA datant de 1967. Une fois à l'intérieur de la salle, le public a observé une minute de silence en hommage aux défunts hommes de théâtre, ceux ayant fait les années d'or de la culture algérienne. Petite surprise, les organisateurs ont opté, en guise de bienvenue, pour la programmation de quelques extraits de la pièce mythique d'Ould Abderrahmane Kaki «132 ans». Jouées par une poignée de comédiens talentueux, les scènes présentées ont tout simplement charmé une assistance nostalgique. M. Djamel Bessaber, commissaire du festival, n'a évidemment pas manqué de faire un discours inaugural durant lequel il est revenu sur les objectifs du festival, à savoir la promotion de la génération montante du 4e art tout en mettant en exergue son engagement dans cette manifestation qui «coule dans ses veines», comme lancé par un de ses homologues. Fidèle à son habitude, celle de rendre hommage aux artistes, le 44e FNTA a honoré cette fois six personnalités du domaine artistique. Parmi elles on citera Benchegrani Mustapha, fils de Mostaganem et ancien metteur en scène et comédien. A ses côtés, l'illustre comédien Ahmed Benaïssa, ému jusqu'aux larmes, évoquera sa première participation au FNTA alors qu'il n'était âgé que de 19 ans. Deux hommages à titre posthume ont également été rendus au journaliste Arrouche Mansour et à Naït Si Ali Mohamed, un des fondateurs du festival. Comme à l'accoutumée, les organisateurs ont aussi honoré deux hommes de l'ombre, à savoir le plus ancien chef machiniste du TNA, Maazouz Bouhali et Miloud Belkhetar du Théâtre régional de Sidi Bel Abbès. Présente à l'ouverture de l'événement, l'association 3e millénaire a rendu hommage à Hadj Ben Saïd El Mekki, qui est l'un des fondateurs du FNTA aux côtés de Djamel Bessaber. Afin de briser la routine de ces hommages à la chaîne, le Ballet national a offert au public une série de danses populaires folkloriques extraites de son dernier spectacle. Pour sa part, le wali de Mostaganem a exprimé son soutien à cette manifestation tout en promettant aux organisateurs d'aller dans le sens de leurs efforts. Profitant de ce rassemblement culturel, le responsable a annoncé la fin prochaine des travaux de construction du théâtre régional de Mostaganem et promis la livraison du projet pour la 45e édition du FNTA. Par ailleurs, le Festival national de théâtre amateur donnera cette année l'occasion à 14 troupes de théâtre indépendantes de faire valoir leur talent. Deux représentations par jour sont programmées à la Maison de culture ainsi que des représentations dans d'autres communes de Mostaganem. Mais le FNTA, ce sont aussi deux ateliers de formation à la mise en scène et à l'écriture dramaturgique ainsi que des conférences autour du 4e art.