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Le wali de Tizi-Ouzou : «C'est un véritable massacre, un acte inqualifiable, sauvage et indescriptible» Assassinat d'un jeune et actes de vandalisme à Azazga
Photo : M. Hacène Par Lakhdar Siad La ville d'Azazga, à 37 kilomètres à l'est de Tizi-Ouzou, a vécu un week-end mouvementé suite à l'assassinat par balles et «à bout portant», jeudi vers 12 heures, de Bial Mustapha, 41 ans, père de quatre enfants, originaire de la commune limitrophe de Soumaâ, employé chez le capitaine «Roger», ancien maquisard de l'ALN, au pillage et saccage de plusieurs domiciles familiaux et commerces et au racket de commerçants par des membres d'une colonne de l'ANP, selon une dizaine de témoins rencontrés sur place. Cet acte qui a indigné la population a été commis dans le sillage d'un attentat à la bombe qui a ciblé un convoi de l'ANP à quelque 2 kilomètres à la sortie est du chef-lieu de la daïra d'Azazga, faisant six blessés parmi les éléments de l'armée, selon des sources sécuritaires. Hier, les commerçants de la ville d'Azazga ont observé une grève générale de 9 heures à 15 heures à l'appel des comités de villages de la région et de la cellule de crise mise en place juste après ce meurtre. Les autorités civiles et militaires de la wilaya de Tizi-Ouzou ont tenu à condamner de vive voix cet acte en se déplaçant sur les lieux et en rencontrant les victimes, les parents des victimes, les élus locaux et les représentants des villages d'Azazga. Pendant la grève, suivie par la totalité des concernés, une réunion de crise a eu lieu à la salle polyvalente de la ville. les présents ont fait des propositions d'actions allant de la poursuite de la grève, à la création d'une commission d'enquête indépendante, jusqu'à la fermeture des routes qui mènent vers Azazga et ce jusqu'à la tenue du procès des auteurs de l'assassinat de Bial Mustapha et des blessures par balles infligées à un vieux qui voulait défendre son foyer, d'après les déclarations des mêmes témoins,dont certains ont rencontré, au siège de l'APC d'Azazga, la délégation officielle composée du wali de Tizi-Ouzou, du chef du DRS de Tizi-Ouzou, du chef du groupement de la gendarmerie et du chef de daïra d'Azazga. «Il y a eu mort d'homme et vol. Ce sont des actes dignes de l'armée coloniale. les auteurs doivent être condamnés. Il s'agit là d'une énième provocation contre la Kabylie» a déclaré le Dr Hadj-Said, de l'APW de Tizi-Ouzou. Prenant la parole, le wali de Tizi-Ouzou a tenu des propos qu'on pourrait qualifier d'inhabituels à l'endroit des éléments de l'ANP, responsables et auteurs de l'assassinat et des actes de vandalisme commis contre des civils désarmés. «Je tiens d'abord en mon nom personnel et au nom du gouvernement que je représente, à présenter mes condoléances à la famille de la victime. Il y a eu mort d'homme, les mots ne suffisent pas pour dire mon indignation et comprendre celle de la population d'Azazga et de la famille de la victime. Il y a eu vol, pillage, dégradation de biens d'autrui. C'est un véritable massacre qui ne dit pas son nom. Au niveau de l'hôpital, les gens ont été soumis à un passage à tabac. Personne ne peut admettre cette situation. C'est indescriptible, inqualifiable et sauvage ce qui vient de se passer. Je partage cette douleur avec la population», a affirmé le wali qui s'est adressé en français à l'assemblée. Le wali a ajouté que «l'autorité militaire prend sur elle la responsabilité de sanctionner et de juger les responsables de ces actes et les déférer devant le tribunal militaire (TM). La loi sera appliquée dans toute sa sévérité et la justice sera rendue et appliquée. Une délégation de cadres est sur place pour déterminer aussi les dégâts matériels». Des représentants de villages ont répondu que «il est difficile de croire en un Etat qui tire sur des innocents d'autant que les gendarmes assassins des martyrs du printemps noir de 2001 ne sont pas jugés alors qu'ils ont été identifiés par la population, comme c'est le cas du gendarme Omar de l'ex-brigade de gendarmerie d'Azazga». Un autre membre d'un comité de village a rappelé que «2001 n'a pas servi de leçon au pouvoir». Un rassemblement spontané de plusieurs dizaines de personnes a été tenu devant le siège de l'APC et la foule a scandé «pouvoir assassin» au sortir de quelque membres de la délégation officielle. Les comités de village ont décidé de suspendre la tenue du marché hebdomadaire d'aujourd'hui et d'organiser une marche populaire demain dimanche.