Les stewards et hôtesses de l'air se dirigent fort probablement vers une grève illimitée à partir du 11 juillet prochain, d'autant que les signaux qui parviennent aux concernés de la part de leur direction n'augure aucun dénouement à l'horizon. Le personnel navigant commercial (PNC) de la compagnie Air Algérie déplore une situation de «flou total» quant au sort réservé à leur plateforme de revendications, au lendemain du limogeage de Abdelwahid Bouabdallah et son remplacement par Mohamed Salah Boultif, PDG de Tassili Airlines. Après avoir lancé un préavis de grève illimitée pour le 15 juin 2011, le personnel commercial navigant a poussé l'ancien PDG à prendre des mesures urgentes allant dans le sens de la satisfaction des revendications. Une commission regroupant des membres de la direction de l'entreprise et des représentants du personnel a été installée à l'effet d'examiner les doléances. Malgré cette disponibilité affichée par le prédécesseur de M. Boultif, il aura suffi d'une seule journée de grève qu'ont observée les stewards et hôtesses de l'air pour que l'ancien PDG d'Air Algérie soit éjecté de son poste. Remplacé au pied levé par l'ex-premier responsable de Tassili Airlines, Bouabdallah, soutiennent les mauvaises langues, a bien fait les frais de sa (mauvaise) gestion de la grève qui a paralysé l'ensemble de la flotte aérienne d'Air Algérie et engendré beaucoup de désagréments à ses clients. Et ce n'est sûrement pas le changement de direction à la tête de la compagnie aérienne publique qui rassurera le personnel navigant commercial, estime Yacine Hamamouche, président du Syndicat national du personnel navigant commercial algérien (SNPNCA/UGTA). Ce dernier fait part de «blocages» et de tentative de faire durer la situation qui prévaut en ce moment, citant entre autres les directions des programmes ainsi que celle des opérations. «Ce sont paradoxalement ces deux directions dont nous réclamons que nous soyons libérés qui sont derrière cette situation», fait-il remarquer. Il précise aussi qu'hormis le point relatif à la revalorisation salariale, le reste des revendications, notamment l'amélioration des conditions de travail, ont été mises en veilleuse. «Et c'est justement cela qui nous inquiète. On ne sait plus sur quel pied danser !» «La situation n'a guère changé et a même tendance à bloquer, notamment avec le changement de direction opéré dernièrement», affirme M. Hamamouche, qui se montre catégorique. «Très probablement, nous allons entamer notre débrayage à partir du 11 juillet, dès lors que le délai que nous avons accordé à la direction pour répondre à nos doléances prend fin le 10 juillet.» Trois principales requêtes figurent sur la plateforme de revendications, selon le syndicaliste. Les membres du SNPNCA revendiquent en premier lieu l'amélioration des conditions socioprofessionnelles jugées «dégradées» et dénoncent le non-respect par la direction de la compagnie Air Algérie de l'accord collectif sur le régime du travail (une sorte de code de la route) signé par les deux parties. Ils rejettent, en outre, l'accord salarial conclu entre les deux parties en 2003 et appellent à sa révision immédiate. Y. D.