Des armes et des explosifs sont en circulation dans toute la bande du Sahel suite à la crise politique que vit la Libye. C'est ce qu'indique le rapport présenté, vendredi, par Saïd Djinnit devant le Conseil de sécurité de l'ONU. Le représentant spécial du secrétariat général de l'ONU pour l'Afrique de l'Ouest a ainsi alerté sur «une augmentation significative des armes et d'explosifs en circulation dans toute la bande du Sahel suite à la crise libyenne». Pour Saïd Djinnit, «les pays du Sahel, déjà affectés par le sous-développement et l'insécurité du fait des activités de groupes terroristes et de trafiquants de drogues, doivent faire face au retour de milliers de migrants en provenance de la Libye». Le représentant spécial du secrétariat général de l'ONU a tenu à exprimer sa satisfaction suite à «la relance de la coopération régionale entre les pays de la région du Sahel visant à contrer les menaces communes liées à l'insécurité, notamment celles résultant d'activités terroristes». Dans son rapport, M. Djinnit parle d'un risque de voir «les conséquences humanitaires et sécuritaires de la crise libyenne aggraver l'instabilité déjà chronique prévalant dans la sous-région». Les premières craintes, évoquées dans le rapport, sont situées au Niger. Et dans la perspective d'éviter à ce pays une impasse politique et ses douloureuses conséquences, Djinnit a invité l'ONU à aider ce pays pour qu'il puisse «mettre fin à l'insécurité alimentaire chronique qui l'affecte». Il a, dans le même esprit, encouragé «les Etats membres de l'ONU à répondre favorablement à la demande du président Issoufou, qui espère organiser au Niger, d'ici au mois de novembre 2011, une conférence de haut niveau sur la sécurité alimentaire». Le représentant spécial a souligné qu'un «certain nombre de pays de la sous-région d'Afrique de l'Ouest ont pu organiser des élections crédibles et ont réussi à surmonter les risques de crises électorales». Concernant la situation en Afrique de l'Ouest, le représentant onusien pour cette région note des «développements positifs». Sans omettre de souligner cependant la persistance «de tensions politiques et des problèmes d'insécurité». M. Djinnit conclut ainsi au fait que la stabilité demeure fragile dans cette région appelée à vivre plusieurs rendez-vous électoraux prochainement. Convaincu qu'«aucun pays de la région n'est à l'abri de tels soubresauts», le rapporteur de l'ONU pour l'Afrique de l'Ouest évoque, entre autres remèdes, la nécessité «d'aborder les questions de développement, de gouvernance et de sécurité dans les pays de la sous-région de façon globale». A. Y.