La réunion du Conseil des ministres, hier, a été une occasion pour le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, de rappeler à son gouvernement la nécessité de poursuivre «sans désemparer» l'élaboration des avant-projets de lois relatifs au régime électoral, aux partis politiques, aux associations et à l'information. Confirmant que tous les projets de lois liés aux réformes politiques devront être soumis au Parlement lors de sa prochaine session, le chef de l'Etat a réitéré sa détermination à faire aboutir, à travers ces réformes législatives ainsi que la prochaine révision de la Constitution, une consolidation réelle de l'Etat de droit fondé sur une séparation bien comprise des pouvoirs, une garantie confortée des droits et des libertés individuels et collectifs, le renforcement du pluralisme démocratique et un dispositif électoral offrant des garanties plus fortes de transparence et d'impartialité. «La large consultation que nous avons récemment décidée, a permis de connaître l'avis de la classe politique, des personnalités nationales et de la société civile. Cette démarche demeure ouverte à toute partie qui voudrait encore y apporter sa contribution», a souligné le président de la République. «Les contributions et vues recueillies seront prises en considération dans l'élaboration de tous les projets de textes, y compris celui relatif à la révision de la Constitution, en ayant à l'esprit les principes, les constantes et les intérêts de la nation. En ultime étape, le peuple souverain aura à se prononcer sur la consolidation de l'Etat de droit et de la démocratie dont il est la source, et dont il a été l'artisan depuis la libération du pays au fil des différentes étapes de notre histoire contemporaine», a conclu le président Bouteflika. Avec ce discours, le premier magistrat du pays a voulu attester encore une fois de son engagement ferme à mener des réformes politiques en Algérie. Il a tenu à assurer que les consultations menées par Abdelkader Bensalah, le président du Sénat, ne sont pas de la «poudre aux yeux» comme l'ont suggéré certaines parties ayant décliné l'invitation à ces consultations. Le RCD ou encore le FFS, rappelons-le, ont rejeté l'initiative présidentielle en l'assimilant à une mascarade et en affirmant attendre «des actes concrets vers le changement afin de rétablir la confiance dans le pouvoir et dans l'Etat, et non pas du bricolage». Le chef de l'Etat a voulu dans son intervention, hier lors du Conseil des ministres, réaffirmer le respect de tous les engagements faits au peuple algérien lors de son discours à la nation le 15 avril dernier. A préciser, enfin, que l'instance de consultations sur les réformes politiques de Abdelkader Bensalah a clôturé le 22 juin dernier les audiences. Le président du Sénat et ses deux assistants ont entamé un travail de synthèse. La commission aura ainsi à rédiger un rapport détaillé sur les consultations qu'elle a menées depuis le 21 mai dernier, avec les partis politiques, les organisations et associations nationales et les personnalités nationales, autour des projets de réformes engagés par le chef de l'Etat, à savoir la révision de la Constitution et des lois organiques de grande importance comme la loi sur les partis politiques, la loi sur les associations, le code électoral et le code de l'information. Le rapport de la commission Bensalah sera remis à Bouteflika ces jours-ci. H. Y.