Photo : M. Hacène Par Wafia Sifouane Face à la chaleur caniculaire qui a fait des Algériens des prisonniers de leurs climatiseurs durant la journée, sortir prendre de l'air le soir devient une véritable tradition. Que l'on soit en famille ou seul, Alger se montre un peu radine en matière de destinations vu le manque flagrant d'espaces de détente et de loisirs. Néanmoins pour cette année, les autorités ont fournis quelques efforts qui, nous espérons, ne seront pas vains. On citera dans ce cadre, l'organisation de la seconde édition du Festival Lire en fête abrité par la place El Kettani de Bab El Oued. Ouvert quotidiennement du 17h à 21h, Lire en fête est constitué de plusieurs chapiteaux abritant des centaines de livres destinés aux enfants ainsi que des ateliers de travaux pratiques et de lectures de contes. Encadrés par des animateurs, les enfants de ce quartier populaire ont trouvé refuge en cet espace qui les initie à la culture et enracine chez eux l'amour de la lecture. S'ajoute à cela la tenue récente de l'événement «Alger en musique», qui propose une série de concerts en plein air dans les grandes artères de la capitale, à savoir la place de la Grande Poste, à Mohamedia, à El Kettani et quelques zones de la banlieue algéroise comme Bir Touta. Au-delà de la programmation axée plus sur la variété qu'autre chose, cette action reste quand même louable vu qu'elle est née du souci d'offrir aux Algériens des lieux de fêtes pour oublier la chaleur suffocante. Heureusement cela n'est pas propre à la capitale. Plusieurs autres villes d'Algérie abritent depuis le début de l'été plusieurs manifestations culturelles, «même si la majorité ont été transférés à Tlemcen». On citera le Festival international de Timgad, le Festival du rai de Sidi Bel Abbès qui selon les couvertures médiatiques a été un franc succès. Bejaïa de son côté a tapé fort en organisant la 3e édition du Festival international de Djoua, qui s'annonce très riche en surprises. Malheureusement la capitale se passera cette fois du Festival international du diwan, qui se déroulera cette fois dans la capitale des Zianides et cela du 21 au 26 juillet prochain. On déplorera quand même que la majorité des activités organisées par les autorités locales soient, essentiellement musicales, et reflète un manque de réflexion sur un véritable programme d'animation varié. Cela est heureusement rattrapé par quelques rares institutions culturelles, à l'image de l'Office national de la culture et de l'information qui organise des projections de films au cinéma El Mouggar, ainsi que des représentations théâtrales pour meubler les défaillances des autorités. Manque de volonté ou simple laisser-aller, la programmation culturelle estivale en Algérie est souvent limitée à des concerts partout et des tournées sans pour autant aller vers des événements inédits. En attendant, les Algériens devront se contenter de ce qu'il y a sur le terrain, en espérant que les responsables feront mieux pour le mois de Ramadhan que nous accueillerons d'ici quelques jours.