La direction générale d'Air Algérie a levé dimanche les sanctions contre les 145 membres du personnel navigant commercial (PNC) grévistes. «Les sanctions sont levées et les concernés sont programmés pour effectuer leurs vols. La seconde réunion est prévue demain (hier, lundi, ndlr) pour poursuivre les discussions autour des points soulevés», note un communiqué de la compagnie. Au plus fort de la grève de quatre jours menée par le collectif du PNC, clouant au sol les avions d'Air Algérie, la direction avait décidé de licencier les meneurs de la contestation ainsi que toute personne refusant de se conformer aux réquisitions. Ce qui a envenimé davantage la situation, mais également contribué à hâter le règlement de la situation. L'intervention des plus hautes autorités du pays, représentées par le Premier ministre Ahmed Ouyahia, avec la médiation du SG de l'UGTA, Abdelmadjid Sidi-Saïd, s'est soldée par un arrangement consistant en la reprise des négociations directes entre les grévistes et la direction de la compagnie, sous condition de la reprise du travail d'un côté et la levée immédiate des sanctions de l'autre. Le premier rendez-vous des pourparlers dimanche à 14h a tourné court, les représentant du PNC dénonçant la non-application sur le terrain de la mesure convenue : la levée des sanctions, malgré la reprise du travail vendredi. Hier, après l'annonce de la direction, les négociations ont repris entre les deux parties afin de trouver un terrain d'entente et désamorcer la crise. Ecartant d'emblée l'idée d'une augmentation de salaire de l'ordre de 106% revendiquée par les grévistes, le P-DG d'Air Algérie, Mohamed-Salah Boultif, assurait dimanche disposer d'une marge de manœuvre capable de mener à un compromis. Ainsi, les discussions porteront sur trois axes, à savoir l'amélioration des conditions socioprofessionnelles, l'alignement du statut du PNC sur celui des pilotes et copilotes ainsi que la création d'une direction autonome pour le PNC. Dans le même temps, une association de défense des usagers d'Air Algérie est née à Paris. La grève ayant occasionné des pertes estimées à près de 32 millions de DA, selon le P-DG d'Air Algérie, a largement lésé les clients de la compagnie qui sont restés, pour certains, des jours durant bloqués dans les aéroports nationaux et étrangers. Excédés par cette mésaventure qui a fait le tour des médias, des voyageurs téméraires ont créé une association pour obtenir un «minimum de dignité de la compagnie nationale». Parmi leurs premières revendications figure le remboursement immédiat de tous les billets émis entre le 09 et le 16 juillet derniers. Un rassemblement est prévu le 17 septembre prochain devant le siège parisien d'Air Algérie pour soumettre leurs griefs relatifs aux prix des billets, vols de bagages, trafic de cartes d'embarquement au niveau des aéroports. Ils revendiquent par ailleurs des excuses publiques de la compagnie sur la mésaventure qu'ils ont endurée durant la grève. A. S.