De notre correspondant à Oran Samir Ould Ali Malgré son statut de deuxième ville du pays, capitale de la région ouest et future cité méditerranéenne, Oran reste très pauvre en infrastructures sportives et de loisirs, particulièrement en piscines, pourtant si prisées en période estivale. En dehors de deux ou trois bassins privés, Oran dispose de seulement deux piscines aux normes olympiques : celle de l'université de l'USTO qui, des années après sa réalisation, reste toujours fermée au public et la piscine du Jardin public qui, elle, parvient difficilement à absorber la demande exprimée autant par les associations (une quarantaine se partagerait les plages horaires) que par le grand public. Ce qui revient à dire que la formation de nouveaux nageurs pour la compétition n'est pas une sinécure pour une wilaya qui, tous les spécialistes le disent, a le potentiel humain nécessaire pour produire des champions. N'a-t-on pas vu, en mars dernier, les nageurs du RT Aïn Turck se distinguer en cadets et juniors lors du championnat national des jeunes catégories ? «Comme pour toutes les autres disciplines sportives, c'est le problème de politique et d'infrastructures qui interdit toute évolution», déplore-t-on dans les milieux sportifs. C'est pour cela que nous avons tant de mal à nous imposer au niveau international. C'est donc, à la fois, pour pallier ce déficit criant et mettre à la disposition des nageurs les infrastructures adaptées que les pouvoirs publics ont décidé d'inscrire la réalisation de quatre bassins d'envergure olympique dans le cadre du programme d'investissement quinquennal 2011-2014. Quatre piscines qui seront construites dans les communes, très démunies sur ce plan-là, d'Arzew, Gdyel, Oued Tlélat et Boutlélis, dans les régions est et ouest de la wilaya. Ce qui devrait être d'un grand apport pour les populations une fois les piscines de Bastrana, de Aïn Turck et de l'USTO entreront en fonction. Selon les informations rendues publiques, les délais de réalisation de ces infrastructures – dont on annonce qu'elles seront dotées de systèmes de chauffage et de régénération des eaux – ne devraient pas dépasser les 18 mois. Ce qui ne manque pas de faire sourire les Oranais, tous les projets lancés ces dernières années ayant connu de gros retards (et des surcoûts) à l'image de la réalisation de la piscine olympique de l'USTO et de la réhabilitation de celle du Jardin public. En tout état de cause, les amateurs de la natation attendent avec impatience la concrétisation de ces projets et la réfection des autres piscines pour pouvoir enfin s'adonner à leur passion sans avoir à s'acquitter de tarifs exorbitants (avoisinant les 2 000 DA par mois) ou à faire la chaîne.