La natation qui était au faîte de sa gloire à Oran n'est plus qu'un lointain et douloureux souvenir et, dans ce cadre-là, il ne faut point se voiler la face car El Bahia ne forme plus d'athlètes où l'absence de piscines viables est apparente. Oran a été l'un des plus grands pôles de l'Algérie post-indépendance et bien plus au-delà. C'est l'ex-nageur de fond, M.Benaboura, qui fut l'un des précurseurs des bassins et de fait ouvrit la voie aux Moncef, les Affane, les frères Benchakour, Bensaïd et, plus près de nous, la perle de la natation algérienne, Salim Ilès. La nouvelle piscine olympique de l'USTO qui était au centre d'une polémique entre la DJS et l'université va être opérationnelle et ce, uniquement pour les stages de l'EN de natation, a contrario, les clubs de la ville d'Oran n'auront pas le droit de s'entraîner dans cette enceinte. La piscine des frères Missoum (ex-Bastrana) qui se trouve dans le quartier populaire de Sidi El Houari, vivote au gré des jours et n'en continue pas moins d'évoluer cahin-caha, reste ouverte pendant seulement... deux mois par année, une véritable aberration. L'autre piscine olympique du jardin public qui a été fermée pendant près de dix ans, a, cette fois-ci, dans sa nouvelle mouture, en-deçà de ses possibilités avec des vices de forme et qui ressemble à un véritable sauna, mis dans l'embarras les petits tritons et autres athlètes. L'autre bassin de la GMO qui était un grand pôle pour les jeunes des quartiers défavorisés, est fermé depuis des lustres et n'est qu'un vieux souvenir. La piscine à ciel ouvert de l'ASPTTO n'attire les amateurs de brasse et autres crawl que durant la saison de l'été. La piscine de la 2e Région militaire et qui a vu le futur champion de la natation africain, Salim Ilès fourbir ses armes, semble, cette fois-ci, prendre ses distances avec les sportifs civils. Rappelons que l'actuel responsable qu'est Midas a été depuis plus de 15 ans à la tête de ce complexe militaire qui a écrit ses plus belles pages sportives en enfantant des athlètes de grande valeur dans plusieurs disciplines. Dans ce contexte, Mlle Nadia Taouti, ancienne athlète, dira à ce sujet: «J'ai abandonné la natation car la piscine de l'ASCMO (complexe sportif militaire) nous a été interdite et fermée et j'ai dû me déplacer à... Mostaganem pour m'entraîner, la lassitude y aidant, j'ai dû abandonner mon sport préféré car voulant préparer les Jeux africains». En tout cas, les bassins de la ville d'Oran ressemblent étrangement à un goulot d'étranglement où le verre à moitié plein et le verre à moitié vide se taillent la part du lion. La deuxième ville d'Algérie, au vu de cette conjoncture, doit vite renverser la vapeur et ce, avant qu'il ne soit trop tard pour cette frange de jeunes qui ne vont que s'extérioriser dans un cadre sain, afin d'être la relève de demain.