Sandoz, un laboratoire suisse implanté en Algérie, est en infraction à la loi encadrant le marché d'importation des médicaments. Il l'est depuis au moins deux ans, sans que pareille situation fasse réagir le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière. Pourtant, la règlementation est claire : dans son article 28, l'arrêté ministériel datant du 30 octobre 2008 et publié au Journal officiel le 14 décembre 2008 fixant les conditions techniques à l'importation des produits pharmaceutiques et dispositifs médicaux destinés à la médecine humaine, stipule que lorsque l'importateur est lui-même fabricant des produits importés et dispose de sa propre filiale commerciale, il doit être l'importateur exclusif de sa gamme de produits. Il en est autrement pour le laboratoire helvétique. En effet, les produits pharmaceutiques Sandoz sont importés par deux autres opérateurs privés, ce qui constitue une entrave à la réglementation en cours. Une infraction en règle qui n'aura pas échappé au département que dirige Djamel Ould Abbas, aujourd'hui. Le ministre est au fait de ce qui se passe sur le marché des importations.Cet état de fait n'a fait que perdurer et Sandoz en tire profit, bénéficiant de trois programmes d'importation au lieu d'un seul, comme c'est le cas de tous les autres laboratoires. Et ce n'est pas tout, Sandoz s'autorise à accorder aussi des ristournes qui varient, selon une convention signée avec deux grossistes et dont la Tribune détient une copie, entre dix et... vingt-cinq pour cent, une pratique interdite par l'arrêté du ministère de la Santé de 1992. Le directeur général de Sandoz Algérie, Lasoued Toufik, dans de récentes déclarations, souligne, entre autres : «Il est vrai que depuis le second semestre 2010, Sandoz Algérie a ajouté à ses activités l'importation des produits finis du groupe Sandoz. De plus, la distribution des produits Sandoz et/ou importés est assurée par des distributeurs.» Lasoued dira au sujet des ristournes que, tenant compte de la réglementation, du code de déontologie et des directives du groupe, l'entreprise Sandoz accorde aux distributeurs les marges auxquelles ils ont légalement droit et s'interdit de remettre des échantillons gratuits et encore moins d'accorder une quelconque ristourne. Il s'en défend plus loin : d'ailleurs, au-delà des interdictions légales, de telles pratiques sont totalement bannies dans tout le groupe Sandoz. Y. S.