Photo : M. Hacène Par Bahia Aliouche Depuis les années 2000, le gouvernement algérien accorde une priorité particulière au développement des transports urbains. En effet, des montants colossaux ont été alloués au plan quinquennal d'investissements publics, lancé en 2005, pour le développement des transports urbains. Objectif : mettre en place un programme de transport complet avec des «relais entre téléphérique, métro, tramway et transport par bus». Le plan quinquennal 2010-2014 devrait maintenir un rythme d'investissement public élevé, et ce, afin de répondre aux besoins importants en transport de masse. Le ministère des Transports prévoit, dans ce cadre, de généraliser, entre autres, la réalisation de tramways dans les plus grandes villes. Constamment embouteillée par un parc automobile d'au moins 1,360 million de voitures, sur les 5,5 millions que compte l'ensemble du pays, Alger a été la première ville bénéficiaire de ce moyen de transport, dont une enveloppe financière de l'ordre de 39 milliards de dinars, soit 376,3 M€, a été réservée.En effet, après plus d'un demi-siècle d'absence, le fameux «TA» (tramway d'Alger) a refait sa réapparition dans la capitale, avec la livraison d'un premier tronçon le 8 mai dernier, reliant Bordj El Kiffan au quartier Les Bananiers à Mohammadia. Les premiers essais dynamiques, faut-il le rappeler, ont eu lieu le 15 mai 2010 sur une distance de 2 km. Long de 7,2 km en double voie, le tronçon reliant Bordj El Kiffan au quartier Les Bananiers à Mohammadia a été réalisé par le groupement international Mediterrail (Alstom, Todini, ETRHB Haddad).Composé de 13 stations, ce tronçon est doté de 12 rames, transportant quotidiennement entre 10 000 et 15 000 personnes au prix de 20 dinars (0,2 euro) le billet, de six heures du matin à 21 heures.Une rame est prévue toutes les 12 minutes, un intervalle qui sera réduit, au bout d'une année, à 4 minutes, selon les responsables du projet, dont les travaux ont été lancés fin 2007.Pour les habitants de la banlieue Est d'Alger, la mise en circulation de ce premier tronçon du tramway a contribué à l'allégement de la circulation dans la capitale, constamment engorgée, avec des bouchons de plusieurs kilomètres aux heures de pointe entre Mohammadia et l'Avenue de l'ALN. Le cauchemar des embouteillages quotidiens dans la capitale sera quasiment fini, avec la mise en service des 25 stations composant la première ligne du tramway d'Alger, ce qui permettra de transporter 185 000 personnes par jour.D'une longueur de 23,3 km, la ligne Est reliera les communes d'Hussein Dey et Bordj El Kiffan sur 30 stations qui atteindront 38 à la réception définitive du projet qui s'étendra jusqu'à Dergana et touchera une population estimée à 500 000 habitants. Elle desservira le nouveau pôle administratif d'El Hamma au niveau de la station multimodale des Fusillés située entre les communes de Belouizdad et Hussein Dey, avant de traverser cette dernière tout en longueur à travers la rue Tripoli. Elle passe ensuite le long de l'avenue Bougara entre les communes de Mohammadia et El Harrach en traversant le quartier de Cinq Maisons et se poursuivre en direction des Pins Maritimes puis bifurquer à travers la cité des Bananiers. Elle enjambe les autoroutes nationales pour rejoindre Bab Ezzouar où elle va desservir l'Université avant de remonter vers le nord via la cité du 8 Mai 1945. Elle entre enfin à Bordj El Kiffan qu'elle traverse d'ouest en est pour aller jusqu'à Dergana, via la RN24.Une deuxième ligne est à l'étude et devra relier la station des Fusillés à Chéraga, via Bir Mourad Raïs.Elle devrait rejoindre la première ligne au niveau de la station multimodale des Fusillés, avant de rejoindre Bir Mourad Raïs, via le Ravin de la Femme sauvage, ensuite elle se dirigera vers le rond point de la Concorde, sous la rocade sud. À partir de ce point, elle devrait rejoindre Ben Aknoun et Chéraga, via Chevalley en suivant le tracé autoroutier.Alger avait eu un tramway entre 1892 et 1959. A l'époque, il n'y avait pas autant d'habitants. Ce moyen de transport en commun est donc rétabli à Alger afin de permettre une meilleure circulation des personnes et des véhicules. Néanmoins, la réalisation de ce projet a contribué à la destruction d'une partie du cadre de vie urbain de la capitale. «La vie socio-commerciale de nos quartiers a été réduite à néant par ce chantier», regrettent bon nombre d'Algérois. Car, des quartiers tels que La Farge, Hussein-Dey, Carroubier, Cinq Maisons, Mohammadia, Bordj El Kiffan,… ont été agressés, défigurés et déstructurés. Les pouvoirs publics doivent, donc, prendre conscience, à l'avenir, de l'importance de la préservation de l'environnement dans le lancement des 17 projets de tramway d'ici à 2014 à travers le pays.Enfin, il est à signaler que dès 2013, l'Algérie passera du stade d'acquisition au stade de fabrication deAnnaba.