En multipliant les avions dans les airs et les tramways et les wagons de métro sur terre, le gouvernement espère donner à l'Algérie les moyens de rester constamment en mouvement; le plan d'investissement dans les infrastructures, soutenu par l'Etat, devrait notamment avoir de nombreuses répercussions positives, entre autres en réduisant les temps de trajet et l'engorgement des routes, en améliorant l'accès aux zones rurales et en facilitant le trajet quotidien des travailleurs urbains qui font la navette jusqu'à leurs lieux de travail. Selon le cabinet conseil britannique Oxfod Business Group, le secteur se développe vite. De nombreux projets de construction de tramways urbains et de métros verront bientôt le jour pour fluidifier la circulation dans les villes, et de nouveaux investissements substantiels ont été effectués dans les infrastructures aéroportuaires et la flotte aérienne afin d'améliorer l'accès aux régions plus reculées du pays. Le transport routier, en particulier les voitures privées et les taxis, est de longue date le principal mode de transport de passagers dans les régions rurales et urbaines d'Algérie. Face au nombre croissant de voitures sur les routes (les importations de voitures ont augmenté de 3 % en 2010, pour passer à 285 000), la circulation est devenue problématique dans de nombreuses zones, en particulier dans l'agglomération d'Alger. Néanmoins, grâce à plusieurs projets de construction de tramways et de métros, qui devraient s'achever en 2011, il est fort probable que la circulation devienne bientôt plus fluide sur les routes de la capitale, ce qui devrait avoir toute une série de répercussions positives sur l'économie locale. Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia , a annoncé, en novembre dernier, que la ligne de métro d'Alger, qui couvre 20 km et dont la construction a longtemps été retardée, devrait être mise en service en 2011 ; aucune date définitive n'a toutefois été fixée. Le projet étant en cours depuis les années 1980, certains observateurs ont exprimé leur scepticisme au vu des retards accumulés jusqu'ici. Selon Amar Tou, ministre des Transports, la construction du métro a effectivement été suspendue jusqu'en 2003, mais elle sera achevée dans les limites du budget alloué, d'un montant de 90 milliards de dinars (885 millions d'euros). La première partie du système de tramway d'Alger devrait également être mise en service en avril, la société française Alstom ayant annoncé, à la fin de l'année 2010, que la construction de cette section avait été achevée. Le tronçon de ligne, qui couvre 8,7 km, relie le quartier Cinq Maisons à celui de Bordj El Kiffan, dans l'Est de la ville. Le contrat de construction du système de tramway a été accordé en 2006 à un consortium comprenant le groupe français Alstom, le constructeur italien Todini et la société algérienne ETRHB, pour un coût d'environ 365 millions d'euros. Une fois achevé, le réseau entier desservira 38 stations, sur 23 km de rame. Soucieux de développer l'industrie locale, le gouvernement s'est efforcé d'assurer que les composants des nouvelles infrastructures de transport public soient, autant que possible, fabriqués en Algérie. Conformément à cette politique, en novembre dernier, Alstom, l'entreprise publique algérienne Ferrovial et l'EMA ont signé un contrat de partenariat en vue de la création d'une société mixte pour la maintenance des rames de tramway et le montage de locomotives et de wagons pour tramways et chemins de fer. La société est détenue à 49 % par Alstom ; quant à Ferrovial et à l'EMA, elles en détiennent respectivement 41 % et 10 % des parts. Dotée d'un capital de 2,1 milliards de dinars (21 millions d'euros), la société mixte sera sise dans l'une des usines de Ferrovial, à Annaba, une ville de l'Est du pays. Les opérations doivent commencer en 2013. L'installation de rames de tramway a déjà commencé à Oran, ainsi qu'à Constantine. Conformément à ce plan, le gouvernement a lancé des appels d'offres pour la réalisation d'études de projets de construction de tramways à Annaba et Sétif. De nouveaux investissements substantiels sont également effectués dans le secteur du transport aérien. En février, la presse locale rapportait que dans le cadre du plan sur cinq ans, le gouvernement investirait 40 milliards de dinars (394 millions d'euros) dans l'amélioration des infrastructures aéroportuaires et la modernisation des technologies.