De notre correspondant à Tizi Ouzou Lakhdar Siad Benkaci Hocine, la cinquantaine, ouvrier à la voirie de l'APC d'Azazga, témoin-clé dans l'affaire du meurtre du jeune Dial Mustapha à Azazga, 37 kilomètres à l'est de Tizi Ouzou, le 23 juin dernier et dans lequel des éléments de l'ANP sont impliqués, a été enlevé et séquestré pendant près de 24 heures par trois individus armés à bord de leur véhicule dimanche dernier vers 3 heures près de chez lui, avons-nous appris hier matin auprès de sa famille. «Il est sorti comme d'habitude rejoindre son poste de travail à l'APC d'Azazga vers 3 heures du matin et n'est pas revenu à 10 heures, heure de fin de son travail ; nous sommes allés voir la police d'Azazga qui nous a demandé d'attendre 48 heures pour déclencher un avis de recherches et une enquête», nous a déclaré hier matin son cousin, Mohand Benkaci, qui affirme que les employés de l'APC n'ont aucune information concernant l'absence de la victime à son poste de travail qu'il n'a pas rejoint comme toujours. Une réunion d'urgence a été organisée par les membres de la famille de Benkaci Hocine et des représentants de comités de village de la région durant toute la journée de dimanche. Une alerte fut donnée dans l'entourage de la victime qui a réapparu chez sa famille vers minuit trente minutes. «Trois individus armés d'armes automatiques l'ont pris de force, ligoté et jeté dans la malle de leur voiture pour le séquestrer dans un endroit désaffecté ; aucun de ses ravisseurs ne lui a adressé la parole ou ne lui a fait quoi que ce soit durant toute la durée de la séquestration. Il n'a rien entendu, ses oreilles étant bouchées à l'aide de stop bruit ; ils l'ont relâché à environ un kilomètre de chez lui sain et sauf», témoigne son cousin. Pour rappel, Dial Mustapha, manœuvre chez le capitaine Roger à Azazga, ancien maquisard et officier de l'ALN, a été blessé et tué par des éléments de l'ANP qui réagissaient à l'explosion d'une bombe artisanale au passage de leur convoi. Quatorze militaires, dont des officiers de la mission d'Azazga, ont été auditionnés et mis sous mandat de dépôt depuis plus de deux semaines par le tribunal militaire (TM) de Blida. La famille de Dial Mustapha, les victimes de l'agression des militaires et les témoins ont été entendus par le juge d'instruction. Une confrontation entre les protagonistes a eu lieu la semaine dernière à Blida avec la promesse de tenir le procès dans les plus brefs délais. Les autorités civiles et militaires de Tizi Ouzou, en déplacement le lendemain du crime, ont donné des assurances aux victimes quant à la sanction exemplaire des fautifs dans le sillage des actions de dénonciation et de protestation organisées par la coordination des comités de village de la daïra d'Azazga.