De notre correspondant à Tizi Ouzou Malik Boumati La première semaine du mois de Ramadhan a été timide à Tizi Ouzou, que ce soit du point de vue culturel ou dans l'animation. Les rues de Tizi Ouzou n'ont pas encore connu le summum de la fréquentation, les citoyens ayant certainement besoin d'un certain nombre de jours pour s'adapter aux nouvelles habitudes imposées par le mois de carême. Cela est particulièrement vrai pour les femmes qui n'ont pas encore investi en nombre le centre-ville, mais les hommes n'ont besoin d'aucun effort pour s'adapter à la nouvelle donne, puisque leur «mission» se limite à se ruer vers les cafés maures pour des parties de domino ou de cartes. Si les hommes sortent vingt minutes à peine après la rupture de jeûne pour avoir «la chance» de trouver une table libre au café du quartier, la gent féminine n'a pas encore trouvé ses repères en cette première semaine de Ramadhan. Un mois qui condamne les femmes à rester au moins une bonne heure dans la cuisine après la fin du f'tour pour laver la vaisselle et autre nettoyage. Même les responsables de la culture et de la maison de la culture Mouloud-Mammeri de la ville des Genêts ont compris cette réalité et l'ont répercuté sur la programmation artistique des soirées de Ramadhan. En effet, un coup d'œil sur le programme des soirées ramadanesques montre que les responsables du secteur de la culture ont opté pour des artistes inconnus ou de moindre notoriété pour la première semaine du mois de Ramadhan avant de relever la qualité des soirées au fur et à mesure, avec durant la troisième semaine du mois, des artistes de la trempe de Lounis Aït Menguellet. Le spectacle de ce dernier, comme ceux de trois autres, sont programmés au stade Oukil-Ramdane de Tizi Ouzou, contrairement aux autres artistes qui se produiront dans la salle de spectacle de la maison de la culture Mouloud-Mammeri. En somme, les chargés de la programmation donnent le temps au public de s'adapter aux habitudes ramadhanesques pour permettre au plus grand nombre d'assister aux spectacles de leurs idoles. C'est le même topo du côté du Théâtre régional Kateb-Yacine où les soirées ramadhanesques sont animées, pour la première fois, par des pièces de théâtre professionnel et amateur. Plusieurs théâtres régionaux, des coopératives culturelles et des associations prendront part aux soirées du mos sacré avec des pièces qui attirent de plus en plus de monde, alors qu'il y a quelques années, le théâtre avait perdu tout son public. De bon augure donc pour le 4e Art à Tizi Ouzou qui a traversé une longue traversée du désert qui l'a relégué au second plan pendant près de deux décennies. Et le public sera gâté pendant certaines soirées avec la programmation de deux pièces de Mohia, Sinistri et Am win yetsrajun Rebbi qui seront présentées par le Théâtre régional Kateb-Yacine de Tizi Ouzou ainsi qu'un spectacle du comédien et homme de théâtre Slimane Benaïssa qui reviendra, à l'occasion de ce mois de Ramadhan avec son monologue Wa el moudja wellat qu'il présentera les 17 et 18 août prochains.