De notre correspondant à Tizi Ouzou Malik Boumati La dégradation de la situation sécuritaire ces derniers jours, à la suite de plusieurs attentats ayant fait des dizaines de morts parmi les civils et les membres des services de sécurité, notamment dans les régions des Issers, de Zemmouri, de Bouira, de Tizi Ouzou, de Jijel et de Skikda, devrait logiquement amener les autorités civiles et militaires à prendre des mesures spécifiques pour renforcer, s'il y a lieu, les dispositifs de sécurisation des sites susceptibles de constituer des cibles d'éventuelles attaques terroristes. Mais il semble bien qu'on se contente des dispositifs déjà mis en place. C'est du moins ce qui est constaté dans la wilaya de Tizi Ouzou. La seule mesure prise reste la fermeture à la circulation automobile de l'avenue Mohand Arezki Haddadou où a eu lieu l'attentat qui a ciblé le 3 août dernier le siège des renseignements généraux de la police, situé au centre-ville de Tizi Ouzou. Il semble, cependant, que cette fermeture n'est que temporaire, le temps que les travaux de réhabilitation des bâtisses endommagées par l'explosion soient achevés. Et vu la cadence des travaux sur l'infrastructure de la police et les habitations des riverains, les familles évacuées le jour de l'attentat rejoindront leurs foyers avant le mois de Ramadhan, attendu pour le début du mois de septembre. Cela dit, des mesures étaient déjà prises, il y a plus d'une année, pour sécuriser les bâtiments publics et les sièges des différents corps de sécurité. En effet, que ce soit les commissariats, les brigades de gendarmerie ou le siège de la cité administrative, d'imposantes barricades y avaient été installées pour prévenir d'éventuelles attaques terroristes. Une mesure qui coïncidait avec l'installation, au printemps 2007, de nouveaux barrages tout autour du chef-lieu de la wilaya de Tizi Ouzou. En cette période, la tension était forte, surtout que l'on parlait, à l'époque, de l'existence d'un véhicule suspect dans les alentours de la ville de Tizi Ouzou. Toute la population était au courant, ce qui en faisait frissonner plus d'un, et personne n'a pensé contester les imposantes barricades érigées autour des bâtiments publics et commissariats, même si cela causait d'énormes désagréments aux automobilistes. Ce dispositif se trouve toujours en place, aujourd'hui, même si les forces de sécurité ont décidé, il y a longtemps, d'alléger un peu la procédure de filtrage, vu les embouteillages monstres que cela causait au centre-ville de Tizi Ouzou et même dans sa périphérie immédiate. Aujourd'hui, à quelque dix jours du mois de Ramadhan, les citoyens de Tizi Ouzou retiennent leur souffle, angoissés par la menace de nouveaux attentats. C'est, en fait, le souvenir macabre des mois de carême sanglants, vécus dans les années quatre-vingt-dix, qui refont surface dans les esprits. D'où l'idée né récemment chez des citoyens selon laquelle de nouvelles mesures devraient être prises pour sécuriser de façon optimale les lieux publics les plus fréquentés par le public, les marchés et les rues marchandes notamment.