Pourtant annoncée en grande pompe, l'opération consistant à approvisionner les 15 000 boulangeries réparties à travers le territoire en papier alimentaire qui remplacerait le sachet en plastique, semble finalement tomber à l'eau. Initialement prévue à partir du 1er juin 2011, à la faveur d'une convention signée en avril dernier entre l'Union nationale des boulangers (UNB) représentée par son président Youcef Kalafat, et l'opérateur privé ECOBAG, gérée par Hakim Guettaf, l'opération n'a pas démarré, le responsable d'ECOBAG ayant invoqué des difficultés d'importation du papier alimentaire. Cependant, quelque temps plus tard, M. Guettaf s'est engagé publiquement et sur les ondes de la Radio nationale à faire aboutir le projet dès le 1er août coïncidant avec le premier jour du mois sacré de Ramadhan. Le mois de jeûne a égrené ses 15 premiers jours et toujours pas de papier alimentaire dans les boulangeries. La vente de pain se fait dans des sachets en plastique pourtant critiqués en raison de leur nocivité sur la santé du consommateur. Le responsable de l'ECOBAG a tout simplement «disparu de la circulation», selon les propos du président de l'UNB qui dit «regretter» le désengagement de l'entreprise privée. «L'opérateur n'est pas sérieux !», lâche Youcef Kalafat ajoutant : «Nous allons encore devoir attendre jusqu'à la fin du mois de Ramadhan ; d'ici à là, et si l'opérateur ne se manifeste toujours pas, nous allons prendre attache avec le groupe public TONIC, qui est le seul à pouvoir assurer un approvisionnement de tout le territoire national.» Malgré cela, rien n'indique que l'opération aboutira. Et pour cause : l'approvisionnement étant payant, l'Union des boulangers doit d'abord négocier le prix du papier et voir s'il convient aux boulangers. «Dans le cas contraire, nous n'achèterons pas», soutient Kalafat. Pareille hypothèse sonnera inéluctablement le glas pour l'opération de remplacement du sachet en plastique par du papier alimentaire répondant aux normes alimentaires. Au grand dam des consommateurs. Sur un autre registre, le président de l'Union des boulangers a indiqué que ces derniers ont subi des pertes financières conséquentes au cours des 4 premiers jours du mois de carême, en raison des récurrentes coupures d'électricité. «Depuis, la situation s'est nettement stabilisée», assure Kalafat précisant que les boulangers n'auront plus à subir ce calvaire avec leur dotation de groupes électrogènes. «Lors d'une réunion de travail qui nous a réunis avec le ministre du Commerce, ce dernier a pris dernièrement l'engagement de saisir le ministre des Finances en vue de dégager une enveloppe financière qui servira à financer l'opération d'acquisition des groupes par le biais de prêts bancaires.» Cependant, l'Union des boulangers demeure dans l'attente des précisions concernant les procédures leur permettant de contracter des prêts bancaires pour procéder à l'achat du matériel. Tout en assurant, d'autre part, que le prix du pain est respecté à travers le territoire national, en l'occurrence 7,50 DA (pain ordinaire) et 8,50 DA (pain amélioré), Youcef Kalafat se montre perplexe devant la «spécificité» algéroise, car dans la capitale, la baguette est vendue à 10 DA. Il exhorte les services de la direction du commerce à lui expliquer ce problème. Y. D.