Alors que les commerçants excluent tout recours à l'augmentation des prix des produits de large consommation pendant le mois de Ramadhan; les boulangers, eux, jouent sur une autre corde sensible pour les ménages, celle de la disponibilité du pain durant le mois sacré. Les boulangers n'ont pas exclu le retour à la pénurie en raison de la persistance des différents problèmes auxquels fait face cette corporation. C'est, en tout cas, ce qu'a indiqué le président de l'Union nationale des boulangers (UNB), Kalafat Youcef. Entre autres problèmes, le porte-parole cite une situation de «désorganisation totale» dans laquelle s'était embourbé, au fil des années, le métier de boulanger. Le même responsable a évoqué aussi l'absence d'une régulation des pouvoirs publics, notamment pour ce qui est des périodes de congés annuels. Le syndicaliste n'a pas manqué de pointer un doigt accusateur à l'adresse de la SONELGAZ par son recours fréquent aux délestages. Le président de l'UNB a expliqué que les coupures électriques coûtent au boulanger 7.500 DA pour une heure de coupure. En outre, Kalafat Youcef n'a pas hésité à faire son autocritique, au nom des boulangers, en effleurant la question liée au non-respect du prix et du poids réels du pain, avant d'évoquer, ensuite, la cherté des matières premières qui rentrent dans la fabrication du pain. L'intervenant a laissé entendre que la production du pain a subi une régression de 80%. Cette baisse est due à la fermeture de certaines boulangeries suite aux sanctions infligées par les contrôleurs des directions du commerce. «Ils sont 2.000 boulangers à avoir mis la clé sous le paillasson», a-t-il déploré. Ce chiffre représente 30% du nombre global des boulangers en activité à travers le territoire national. Pour rappel, les professionnels du pain ne sont pas à leur premier mécontentement. Ils réclament, cette fois-ci, une hausse de près de 12% de la marge bénéficiaire de leur produit. Alors qu'on croyait le problème des impôts réglé, notamment avec l'annonce faite qu'à partir du mois de juillet, les boulangers ne paieront plus de TVA sur les factures d'achat des matières premières, entrant dans la fabrication du pain, d'autres problèmes persistent. Il s'agit, surtout, du différend qui oppose la corporation des boulangers à la SONELGAZ.