Photo : S. Zoheïr Par Karima Mokrani La protestation reprend de plus belle à la messagerie express de Bab El Oued (Alger), relevant de l'Agence nationale d'édition et de publicité (ANEP). A nouveau, les 200 travailleurs déclarent la guerre à leur direction mais cette fois-ci pour des problèmes autres que ceux du mois de février dernier. Ils ne parlent plus de «discrimination et de harcèlement moral», mais de revendications purement salariales: une prime de rendement collectif (PRC) équivalant à 25% du salaire, avec effet rétroactif de janvier 2008 et une augmentation de salaires de 21%. Le secrétaire général du syndicat d'entreprise, Tarek Nezli, affirme que c'est ce qui a été décidé lors de la dernière tripartite et exige donc, au nom des travailleurs, son application immédiate. Si leurs revendications ne sont pas satisfaites dans les meilleurs délais, leur grève, entamée donc hier, pourrait durer plusieurs jours. C'est une grève illimitée, encore une autre, qui risque d'avoir des conséquences fâcheuses sur l'unité et toute l'entreprise. Le même mouvement protestataire est observé également à l'unité de Constantine et pourrait atteindre les trois autres filières, situées à Ghardaïa, Béchar et Oran. Toutes les cinq sont spécialisées dans la distribution des journaux aux institutions de l'Etat, et du courrier bancaire. Il pourrait y avoir un effet de contagion si les mesures appropriées ne sont pas prises à temps. Côté administration, la grève est loin d'être la bienvenue. Les revendications ne seraient pas fondées. Ainsi, réplique le directeur général de l'entreprise, Ahmed Cherbati, l'accord conclu entre le syndicat et l'entreprise ne prévoit pas une PRC à 25% du salaire mais «une PRC établie selon la situation financière de l'entreprise». Elle se situerait entre 5% et 25%. Pour ce qui est de l'augmentation prétendue de 21% des salaires, là aussi, le premier responsable de l'entreprise assure qu'une augmentation de 16% a été décidée récemment avec effet rétroactif à partir de janvier 2010. Et ce dernier d'insister: «la tripartite a fixé une augmentation des salaires allant entre 5 et 21 % et non systématiquement à 21 %». Ahmed Cherbati ajoute que deux augmentations de salaires ont eu lieu précédemment: la première en 2007 qui était de l'ordre de 12,5% et l'autre en 2010 de 15%. A cela, s'ajoute, poursuit-il, les primes octroyées lors des fêtes et la prime de 40 000 dinars remise le mois de juin dernier.