Photo : Riad Depuis le cinquième jour de Ramadhan, le soir venu, bien après la rupture du jeûne, dans le quartier des abattoirs s'élèvent non plus les effluves des grillades mais les notes de qcids chaabi, hawzi ou andalou que livrent des troupes, des chanteuses et des chanteurs qui se sont succédés sur la scène de la kheïma du quotidien La Tribune.Dès le premier jour, le 5 août dernier, la kheïma a donné le ton de ce que seront les soirées qu'elle présentera. Et, soir après soir, la place du chaâbi se confirmera. Ce genre musical qui fait partie des repères identitaires de la société algérienne en général et algéroise en particulier, animait les soirées de ramadhan d'antan et accompagnait toutes les fêtes. Le chaâbi est toujours là. Les mahchachat et les qaâdat aussi. Mais, ni la musique ni les cadres où elle fleurissait ne sont les mêmes. Le chaâbi a toujours son public, mais pas toujours la scène qui lui sied. L'authenticité n'a pas toujours bonne audience et le retour aux sources n'est pas toujours rassembleur. C'est ce défi que la kheïma entend relever. Et à voir l'impact qu'elle a eu durant ces deux premières semaines de ramadhan on peut parler d'une belle réussite. Les spectateurs qui se déplaçaient pour assister aux soirées, étaient pour la majorité des «initiés». De même pour les conférences organisées les week-ends, les universitaires qui les ont animés mettront en lumière ce qu'il y a de plus beau dans la civilisation et la pensée musulmanes. Ainsi, avec Kamel Bouchama, nous ferons un voyage dans l'histoire de la civilisation musulmane qui nous fera redécouvrir les avancées scientifiques ou philosophiques des plus grands savants musulmans que, bien plus, tard l'occident exploitera pour s'arrimer à la locomotive du progrès. L'islamologue Gaïd Tahar ouvrira des voies de réflexions en expliquant la place que devrait avoir une spiritualité plus agissante. Avec la dernière conférence, on revient à un autre héritage de la civilisation musulmane : la musique andalouse. Le musicologue Noureddine Saoudi sera notre guide à travers l'histoire de cette musique savante, une des plus belles productions de cette civilisation.Et pour rester dans la remémoration et le retour aux valeurs sûres, la kheïma a choisi d'honorer d'autres «repères» de la société : de glorieuses figures du football, dont le nom a été recouvert par le voile du temps. Un petit geste et le voile s'est déchiré révélant des hommes qui ont encore la foi en les valeurs nobles que doit véhiculer le sport. N'est-ce pas les mêmes valeurs qu'ont défendues les conférences ?