De notre correspondante à Tlemcen Amira Bensabeur A l'instar de nombreuses régions du pays, la ville de Sidi Boumediène subit ces derniers jours une canicule exceptionnelle dont les conséquences sont multiples, entre autres les incendies qui ont fait des ravages, outre la désertification marquée par une avancée du désert. Les records absolus de chaleur qui s'abat sur la région, notamment en ce mois sacré, rendent la situation difficile pour ceux qui ne sont pas habitués aux fortes canicules. Face à un climat parfois pénible à supporter, les services de la santé ont rappelé certaines consignes à respecter durant cette période, exhortant surtout les parents à protéger leurs enfants. Les plus aisés qui s'offrent un séjour à l'étranger se trouvent sous d'autres cieux plus cléments, d'autres, en dépit du jeûne ou plutôt pour en atténuer les effets, n'hésitent pas à se rendre au bord de la mer. La ville vit au rythme de la chaleur marquée par un épisode caniculaire d'une intensité et d'une durée exceptionnelles, obligeant les populations à rester cloîtrées chez elles sauf nécessité, ce qui rend la ville calme et déserte et la circulation quasi fluide. Les jeunes optent pour les infrastructures aquatiques pour s'adonner aux techniques de la natation et de la baignade. A la mi-journée, toute la région de Tlemcen est plongée dans une quasi-torpeur et les jeunes en groupes jettent leur dévolu sur les structures aquatiques de la région notamment les piscines. Il s'agit des piscines semi-olympiques réalisées ces dernières années, mais certaines sont fermées durant ce mois de Ramadhan.Dans les régions rurales, les vacances sont dures pour ceux qui n'ont pas les moyens, surtout pour les écoliers qui ne trouvent pas où aller pendant cette période. Dans ces zones éloignées de tout, les enfants n'ont pas d'autre choix que de jouer dans la rue, dans les oueds pollués, ou se mettre devant le petit écran.Il fait chaud et les journées s'allongent, le temps s'étire, les rues de la ville se vident, les lieux présentent un autre visage et, faute de loisirs, chacun occupe son temps à sa manière, à son rythme, selon son inspiration et son humeur, comme si la paresse a ses musiques et ses tempos, surtout durant le Ramadhan où tout se fait au ralenti. En cette période estivale, chaleur, vents de sable et manque de loisirs font que la jeunesse issue des régions rurales se sent laissée pour compte, certains ne trouvant que l'ombre d'un arbre, d'autres se confinant dans un cyber. Ce qui fait dire à beaucoup que les autorités des communes dépourvues de commodités doivent revoir la politique des jeunes pour une bonne prise en charge dans ce sens.Ces communes rurales sont livrées à l'anarchie et au laisser-aller, et avec une population soumise à la loi de la marginalisation, l'on déduit que la jeunesse est carrément ignorée, surtout dans les localités steppiques menacées par le sable, déjà palpable. Dans ces régions, la jeunesse vit le calvaire durant cette saison estivale. D'immenses parcours nus, autrefois envahis par le cheptel, sont menacés par l'avancée du désert. Très souvent, les tourbillons de vent de sable montrent à quel point le danger menace non seulement ces régions mais aussi la wilaya. Pour les enfants et les adolescents, l'été est une saison marquée par de longues journées, à vivre souvent en groupes, exposés aux dangers de la rue ou des coups de soleil, conséquence d'une misère qui règne dans ces lieux. L'été y est dur, pénible, et pour se rafraîchir, le peu d'eau qui se forme dans les gueltas au niveau des oueds attire bon nombre de jeunes, alors que d'autres se rafraîchissent depuis les bassins réalisés pour l'agriculture. La baignade, dans les rivières, le barrage de Béni Bahdel et autres retenues reste interdite, car étant dangereuse.D'autres, par contre, privilégient les sources pour se rafraîchir ou tuer le temps durant ces longues journées de jeûne.Mais cela n'est pas sans risques de noyade réels, notamment en raison d'une mauvaise visibilité sous l'eau. En effet, nombreux sont ceux qui ont été blessés ou même contaminés par les eaux usées, du fait que les barrages et les oueds sont remplis de boue. De même que la puissance des courants et la variation de la profondeur d'un endroit à un autre peuvent également être à l'origine des noyades.Ainsi passe l'été dans les régions rurales qui ne disposent pas de piscines ou d'infrastructures adéquates. Alors les élus sont interpellés pour remédier à la situation, en inscrivant des projets de ce type dans leurs programmes.