Photo : A. Lemili De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi Les espaces aquatiques demeurent le talon d'Achille à Constantine. Malgré la réouverture partielle des piscines du joyau naturel Sidi M'cid, beaucoup reste à faire pour étoffer une métropole où la population, notamment les jeunes en nombre croissant, a besoin de ce type de structures. Le Creps (Centre régional d'éducation physique et des sports), qui a aussi ouvert sa piscine, devra permettre aux amateurs de la nage de se perfectionner.Les jeunes Constantinois se donnent à cœur joie dans les bassins de Sidi M'cid depuis la mi-juillet. Après une longue traversée du désert en matière d'infrastructures aquatiques, la ville des Ponts a enfin réhabilité deux bassins, «le Primo» et «la Petite», implantés au complexe dit Palmarium et dont les travaux de restauration se poursuivent pour permettre à cette mini-chaîne de fonctionner à plein régime d'ici la prochaine saison estivale, à en croire les responsables locaux. Il s'agit, d'ici là, selon ces responsables, de parachever le bassin olympique et réaménager l'auberge ainsi que le restaurant. Cette structure, dont la gestion a été confiée à la Direction de la jeunesse et des sports sur décision du wali et avec consentement de la municipalité, devrait renaître de ses cendres, d'autant que les équipements et les rénovations ont été salués par les gestionnaires du service. L'enveloppe consacrée à ces réaménagements est fixée à 11 milliards de centimes. C'est là plus qu'un challenge pour les autorités locales qui ont mis les bouchées doubles depuis l'automne dernier afin de livrer au moins un espace de baignade à la jeunesse constantinoise sevrée de «trempette» à chaque été vu le manque de piscines. La gestion par la commune du complexe était «chaotique». Ce qui a amené le wali de Constantine à délocaliser ce lourd dossier à la Direction de la jeunesse et des sports voyant que le secteur pourra relever le défi et remettre sur les rails cette merveille qui a souffert de tous les maux lors de la décennie noire. «Maintenant on pourra s'en vanter ! La ville recouvre sa piscine qui faisait la joie des familles constantinoises. Les jeunes n'en demandent pas autant pour se rafraîchir en cette canicule», exulte un habitant. «Ce qu'il faudra désormais, c'est de savoir préserver cet endroit féerique de toutes les dérives. On en a connu par le passé», estime-t-il. A l'occasion de la réouverture, l'accès était gratuit à la population dont la majorité sont des jeunes privés de tous les moyens de détente à Constantine. Il reste à garantir un bon éclairage et une sécurité maximale pour espérer une ouverture nocturne de cet espace, de l'avis d'un cadre à la jeunesse et des sports. «C'est déjà un grand pas qui a été franchi. Sidi M'cid devrait rayonner tel que par le passé. C'est une nouvelle page du tourisme local qui s'ouvre à Constantine», ajoute notre interlocuteur. Toutefois, avec une population croissante dans cette wilaya, devrions-nous soutenir qu'une hirondelle ne fait pas le printemps. Cela dit, beaucoup d'infrastructures du genre sont requises pour contenir le rush des baigneurs vers les piscines. Pour l'heure, Sidi M'cid a souri davantage aux habitants habitant les zones limitrophes et quelques cités avoisinantes. Pour le reste, c'est-à-dire les endroits excentrés notamment les communes, ils doivent se rabattre sur les quelques bassins privés. «Constantine bute toujours sur cette problématique mais malheureusement le sujet relatif aux piscines n'est pas souvent évoqué», martèle un habitant de Aïn Smara, ajoutant que les populations résidant dans les régions reculées suffoquent en été, quoique les budgets et autres assiettes foncières soient disponibles pour y implanter des infrastructures. Le parc aquatique à Batna ou les piscines de Chelghoum Laïd devraient inspirer les décideurs locaux pour aller de l'avant et songer à les imiter, puisque les moyens existent et le ministre du secteur lors de sa récente visite a mis l'accent sur les infrastructures de détente et de compétition.