Photo : Riad Par Younès Djama Quoi de mieux que de papoter dans l'eau en cette période de grosses chaleurs ? La piscine, en plus de la mer, peut s'avérer salutaire. Si les grandes agglomérations sont mieux loties en la matière, d'autres régions situées à l'intérieur et au sud du pays font office de «laissées-pour-compte». Cependant, des exceptions sont signalées. A El Bayadh, la piscine communale est devenue, durant cette période estivale, une destination privilégiée pour de nombreux enfants de la région, à défaut de pouvoir se déplacer, faute de moyens, vers les lointaines plages (à pas moins de 375 km). Ces enfants se rendent en groupes vers la piscine communale, ouverte quotidiennement, afin de se divertir dans cet espace de loisirs et de détente, sous l'œil vigilant de ses responsables. La piscine communale accueille, moyennant 40 DA par personne – un montant jugé abordable – les groupes d'enfants de 10h jusqu'à 18h, heure à partir de laquelle la température redevient relativement plus clémente, ont indiqué les gestionnaires de la piscine. «Cet espace est indispensable durant la période estivale. Il nous permet de nous détendre, en la compagnie d'amis qui s'y rendent presque quotidiennement pour fuir la canicule et passer d'agréables moments à papoter dans le bassin», a estimé un jeune garçon. Certains parents préfèrent accompagner leurs enfants, afin de les avoir à l'œil, tout en feuilletant un journal ou un bouquin assis sous l'ombre des arbres entourant le bassin. Les responsables de cet espace de détente veillent au contrôle et à la sécurité des enfants, dont la moyenne d'âge est de 16 ans, tout en leur offrant les conditions de confort et de sérénité. Cependant, papoter dans l'eau n'est pas sans danger. Bien des drames ont eu lieu dans un moment d'inattention, des parents notamment. Durant l'été 2008, un enfant de 3 ans est mort noyé dans une piscine située au complexe Bouchahrine à Hammam Ouled Ali, commune de Héliopolis, à Guelma. La famille de la victime, qui était assise au bord de la piscine, a été surprise par la chute de son enfant dans la piscine d'une profondeur d'environ un mètre. Alertés, les pensionnaires du complexe présents sur les lieux du drame se sont dépêchés pour tenter de sauver l'enfant, en vain. Le corps sans vie de l'enfant a été repêché et acheminé par les éléments de la Protection civile vers l'hôpital. Une enquête a été ouverte par la gendarmerie afin de déterminer les causes de cette noyade. Un surveillant de baignade, qui est inexistant, aurait pu sauver l'enfant de la noyade. Il faut dire qu'il suffit d'un instant d'inattention, de quelques secondes seulement, pour qu'un enfant se noie, et trois minutes d'immersion peuvent entraîner le décès ou des séquelles plus ou moins sévères, des séquelles qui peuvent être d'ordre psychologique, en raison du traumatisme subi. Mais elles peuvent également consister en atteintes, parfois lourdes, du système neurologique, par suite du manque d'oxygénation du cerveau. Dans ces cas, il faut être vigilant en permanence, même si la piscine est équipée de barrière de protection ou tout autre système de protection de piscine. Et quand il y a plusieurs adultes présents, ne jamais croire que quelqu'un surveille réellement. La noyade accidentelle en piscine est la première cause des mortalités infantiles, alors même qu'il s'agit d'une situation tout à fait évitable. L'âge le plus à risque se situe entre 1 et 5 ans. Dès qu'il sait marcher, le jeune enfant aime en effet explorer son environnement, souvent à l'insu de ses parents, et il est attiré par l'eau et ses clapotis. Un adolescent, âgé d'à peine treize ans, est mort noyé dans un bassin de natation relevant du stade Safir Med de Sougueur, à Mascara. Le corps sans vie de l'adolescent a été repêché par les sapeurs-pompiers et déposé à la morgue de l'hôpital de Sougueur. Fermée depuis des années, la piscine a été rouverte après décision de la commune de la louer à un privé. Là encore, c'est l'absence d'un surveillant de baignade qui a conduit au drame. Ces drames relancent le débat sur la sécurité dans les piscines. Peu d'intérêt est malheureusement accordé à l'aspect sécurité au niveau de nos piscines et dont les conséquences s'avèrent dramatiques. Reste que la vigilance des parents est plus que jamais de mise.