à peine rendue publique, la nouvelle Loi sur l'information est déjà remise en cause. Il est vrai que, dans un premier temps, le gouvernement a mis sur la place publique une mouture qui n'était pas définitive. Avant même les partis politiques et les organisations de la profession, c'est donc par voie de presse que les Algériens ont pris connaissance d'une loi qui figure en bonne place des textes à changer dans les réformes promises par le chef de l'Etat.Il se trouve que la première mouture, concoctée par les services de Nacer Mehal, est d'autant plus liberticide qu'elle a été décriée, dès les premiers commentaires, par les professionnels du secteur.La déception des journalistes a été très grande. Tellement grande qu'ils ne s'attendaient pas à un texte aussi rétrograde et anachronique. Une loi qui leur fait risquer à tout moment l'envoi en prison pour des délits pas clairement définis relevant, à la limite, d'une appréciation arbitraire. Selon les dernières «fuites», publiées essentiellement par les quotidiens El-Khabar et Le soir d'Algérie, le gouvernement est en train de revenir sur certaines décisions. Notamment sur les dispositions relatives à l'emprisonnement des journalistes. Des informations font état d'arbitrages du Premier ministre qui aurait fait valoir le bon sens en rappelant, à juste titre d'ailleurs, que la version en préparation n'est pas conforme aux promesses du président de la République. Il faut rappeler que le texte concocté par le ministère de la Communication est tout sauf une avancée dans le sens de garantir une large liberté de la presse. A commencer par des articles aussi scélérats qu'une disposition qui stipule qu'un journaliste est susceptible d'une peine de prison pour «divulgation de secret d'instruction» ou encore «atteinte à la sécurité nationale». Des concepts aussi élastiques et confus que la langue de bois des longs discours du temps de parti unique. Cette révision du gouvernement va-t-elle effacer la polémique lancée depuis quelques jours et réparer une injustice faite à la profession ? Il faut attendre la publication du texte définitif pour répondre à cette question. En attendant, la profession galère. A. B.