Tizi Ouzou, Béjaïa, Jijel, Annaba, Skikda, Souk Ahras ont vécu un week-end extrêmement chaud, pas par la chaleur de l'astre soleil, mais celle des nombreux incendies qui se sont déclarés dans les massifs forestiers de ces 6 wilayas de l'Est algérien. Selon les bilans provisoires, près de 140 foyers d'incendie ont ravagé quelque 3 300 hectares de couvert végétal.Les causes de ces incendies ne sont pas encore établies. On avance aussi bien la pyromanie que la canicule exceptionnelle ou les dégâts collatéraux des opérations de ratissage. Mais qu'importe la cause des départs de feu ? La vraie question est que fait-on pour minimiser les risques d'incendies et, le cas échéant, les circonscrire. Car, une forêt est de toute façon exposée à ces risques qui peuvent tout aussi bien être naturels. La prévention est donc la meilleure arme et assurance contre les feux de forêts. Et cette prévention commence à la base, c'est-à-dire avec la gestion et l'entretien de nos massifs forestiers. En plus de la taille, qui permet le rajeunissement et la régénération de la forêt, ainsi que le débroussaillage, qui élimine un combustible rapide et diminue les risques de propagation des flammes en cas d'incendie, l'aménagement des tranchées pare-feu (ATPF) est un véritable barrage - sauf pour les feux de cimes - qui s'impose, surtout pour les zones difficiles d'accès.Evidemment, toutes ces dispositions ne peuvent prémunir une forêt contre un pyromane, un charbonnier, la foudre, un éclat de verre faisant loupe, un mégot de cigarette jeté par un incivique et irresponsable ou tout autre cause d'incendie. La prévention devra dès lors s'appuyer sur les réseaux d'alertes (vigies et brigades mobiles) et les moyens de lutte contre les incendies. Et quand on parle de lutte contre les incendies, les acteurs sont tout désignés. Ne les appelle-t-on pas les soldats du feu ?Les sapeurs-pompiers sont notre dernier rempart contre les flammes, et, à ce titre, ils doivent être formés et équipés comme il se doit pour pouvoir accomplir leur mission quelles que soient les conditions et le relief du terrain. Or, si l'Algérie a consenti de louables efforts pour moderniser et renforcer les équipements des forces de police, des douanes et de l'armée, elle n'a cependant pas accordé la même attention à la Protection civile qui, à titre d'exemple, ne possède pas de canadair ni même d'un hélicoptère bombardier d'eau (HBE), bien que ces deux appareils soient incontournables dans la lutte contre les feux de forêts, particulièrement dans les zones accidentée. Un canadair est capable d'écoper 6 000 litres d'eau en 12 secondes en effleurant un plan d'eau (mer, rivière, lac, retenue de barrage...), c'est dire son apport.Bien équipés, nos sapeurs-pompiers pourraient constituer leurs colonnes mobiles, être sur les lieux du sinistre en un temps record -le temps d'intervention est un paramètre déterminant- et étouffer l'incendie, quelle que soit son origine. C'est à ce prix que nous pourrons protéger nos forêts qui, si nous les entretenons comme il se doit, nous le rendrons au centuple. H. G.