La lutte contre la désertification sera au cœur d'une rencontre internationale cette semaine à Alger en présence de responsables africains et internationaux concernés par ce phénomène de même que des responsables d'organisations mondiales spécialisées. Les travaux de la réunion d'Alger débuteront aujourd'hui au niveau des experts.C'est ce qu'a indiqué, hier, le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaïssa, sur les ondes de la Radio nationale.Le résultat attendu de cette réunion est d'aboutir à «une position africaine commune» de lutte contre ce phénomène en prévision de la 10e Conférence internationale sur la lutte contre la désertification, qui se déroulera en octobre prochain en Corée du Sud. L'Algérie, qui préside depuis octobre 2009 le groupe Afrique au sein de la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification (UNCCD) et le Comité consultatif régional africain sur la lutte contre la désertification, plaide, comme tous les autres pays du continent noir, «pour un engagement plus fort de la communauté internationale pour lutter contre la dégradation des sols, une signification générale donnée à la désertification», explique l'hôte de la radio. Il rappellera par la même occasion que ce phénomène «représente une menace constante pour beaucoup de pays au niveau africain et dans d'autres continents», avant de qualifier de «très faibles» les efforts consentis par la communauté internationale depuis la création de l'UNCCD en 1992 à Rio. Toujours selon lui, «même les programmes de lutte contre ce phénomène enclenchés par certains pays restent également en deçà des attentes». Il rappelle aussi que la situation actuelle dans la Corne de l'Afrique, la sécheresse et l'insécurité notamment, demande «une mobilisation forte de la communauté internationale». La réunion d'Alger fera le point «sur les programmes nationaux de chaque pays et permettra de se préparer pour que la dimension de la lutte contre la désertification et la sécheresse soit intégrée comme une préoccupation phare, dans le cadre de la mobilisation mondiale contre le changement climatique», soutient M. Benaïssa. En fait, le continent africain demande à ce que la lutte contre la désertification ou contre les effets de la sécheresse «soit intégrée de façon conséquente dans le débat mondial sur les changements climatiques». A la question de savoir si les moyens financiers sont au rendez-vous pour soutenir les actions de lutte contre ce phénomène, Benaïssa a répondu en disant que «l'argent mobilisé par le Fonds mondial pour le financement de la lutte contre la désertification est très timide». D'ailleurs, a-t-il soutenu, beaucoup de pays appellent «à un engagement plus fort encore pour aider les pays à avoir leurs propres programmes de lutte contre ce phénomène».Le premier responsable du secteur n'a pas omis de rappeler que depuis deux ans, «l'Algérie a mis en place une coordination de lutte contre la désertification et a soutenu certains pays pour qu'ils élaborent eux-mêmes leurs programmes de lutte contre ce fléau en mettant à leur disposition l'expérience algérienne qui date de l'indépendance du pays». Aujourd'hui, «la lutte contre la désertification est l'un des programmes phares de la Politique du renouveau rural. Il inclut la mise en valeur des terres, la réhabilitation des espaces forestiers, la protection des bassins versants et la lutte contre l'érosion en zones de montagnes», conclut le ministre. B. A.