La menace d'une attaque plane sur Bani Walid, au sud-est de Tripoli, devenue, selon les nouvelles autorités, un repaire pour des proches de Mouammar Kadhafi en fuite, après l'échec des négociations pour sa reddition pacifique. Dimanche, le principal négociateur du côté du Conseil national de transition (CNT), Abdallah Kenchil, avait annoncé que les négociations, présentées comme celles de la «dernière chance», avaient échoué. Un haut responsable militaire de Misrata, bastion du nouveau régime au nord-ouest de Bani Walid, a pour sa part assuré que les négociations se poursuivaient. Les combattants de Misrata avaient déjà annoncé il y a plusieurs jours qu'ils resteraient en retrait de Bani Walid, à cause d'un vieux contentieux tribal existant entre la ville côtière et l'oasis. En revanche, ils envoient régulièrement des patrouilles dans le désert autour de la ville. Certains des fils Kadhafi et nombre de ses proches seraient passés par Bani Walid ces derniers jours. Saadi Kadhafi a déclaré qu'il se trouvait aux alentours de Bani Walid et qu'il n'avait pas vu son père depuis deux mois. Ancien footballeur qui a ensuite fait carrière dans l'armée, Saadi Kadhafi a précisé qu'il était «neutre» dans le conflit, et a accusé son frère Seif al-Islam d'être responsable de l'échec des négociations avec l'ancienne rébellion en raison d'un discours «agressif». A Syrte, autre bastion des fidèles à Mouammar Kadhafi, désormais cerné par les pro-CNT, les négociations se poursuivent, même si l'Otan a annoncé avoir continué ses frappes sur la zone ces derniers jours. Sur le front est de la ville, la guerre a pris depuis une semaine la forme d'un jeu du chat et de la souris, fait de brefs échanges d'artilleries et raids d'éclaireurs. A Tripoli, le conseiller spécial du secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-moon, Ian Martin, en visite auprès des nouvelles autorités du pays, a déclaré que les Nations-Unies étaient prêtes à les assister dans la préparation des prochaines élections. Le CNT a annoncé qu'il comptait diriger le pays jusqu'à l'élection dans huit mois d'une assemblée constituante d'environ 200 membres, avant des élections générales un an plus tard. Le nouveau commandant militaire de Tripoli, Abdelhakim Belhaj, a demandé des excuses au Royaume-Uni et aux Etats-Unis, après la découverte de documents montrant qu'alors qu'il était un opposant recherché, ces deux pays l'ont livré en 2004 au régime de Kadhafi, qui l'a soumis à la torture. Les nouvelles autorités ont aussi annoncé qu'elles allaient enquêter sur des informations de presse selon lesquelles la Chine aurait proposé d'importantes quantités d'armes en juillet à Mouammar Kadhafi, ce que Pékin a démenti. R. I.